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Obama aux musulmans : "Le cycle de la méfiance doit s'achever"

Dans un discours prononcé à l'université du Caire, le président américain, Barack Obama, a affirmé que les relations entre Washington et les pays musulmans devaient être fondées sur le respect et l'intérêt mutuels.

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Dans un discours très attendu prononcé, jeudi, au Caire à l’adresse du monde musulman, le président américain Barack Obama a commencé par appeler à un "nouveau départ" entre les Etats-Unis et le monde musulman.

"Nous nous rencontrons à un moment de tension entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde (…) Je suis venu ici pour déclencher un nouveau départ (…) fondé sur l'intérêt commun et le respect mutuel, a affirmé Barack Obama. L'Amérique et l'islam ne doivent pas s'exclure, ne doivent pas être en compétition."

Le président américain a également rappelé les liens qui unissent les Etats-Unis à l’islam et au monde musulman, faisant référence à son histoire personnelle (son père, citoyen kenyan, était musulman) et rappelant que "l’islam fait partie intégrante de l’Amérique".

Barack Obama a ensuite énuméré dans son discours sept points de friction que les Etats-Unis et le monde musulman peuvent et doivent résoudre par le dialogue.

L’extrémisme. Les troupes américaines n’ont pas vocation à rester en Afghanistan ni en Irak, a rappelé Barack Obama, et "l’Amérique n’est pas - et ne sera jamais - en guerre contre l’islam". Le président américain a de nouveau affirmé son désir de "laisser l’Irak aux Irakiens". 

Le conflit israélo-palestinien. Si les liens qui unissent les Etats-Unis à Israël sont "indestructibles", Barack Obama a de nouveau appelé à la fin de la colonisation israélienne, rappelant que la seule solution viable et durable réside dans deux États souverains. "Nous ne tournerons pas le dos aux aspirations légitimes des Palestiniens à la dignité et à un État."

 Le dossier nucléaire iranien. La confrontation entre les Etats-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire atteint "un tournant majeur", selon Barack Obama, qui a appelé à "empêcher une course aux armements nucléaires au Moyen-Orient qui pourrait conduire cette région et le monde sur une voie extrêmement dangereuse". Toutefois, le président américain a rappelé le droit de toute nation - l’Iran y compris - à accéder à l’énergie nucléaire.

La démocratie. "Aucun système de gouvernement ne saurait être imposé à un pays par un autre", a plaidé Barack Obama. 

La liberté de religion. Le président américain a commencé par rappeler la longue tradition de tolérance propre à la religion musulmane, qu’il a lui-même constatée dans sa jeunesse en Indonésie, pour ensuite dénoncer ceux qui refusent cette tolérance à leurs voisins, prenant l’exemple des maronites libanais ou des coptes égyptiens. "Chacun, dans chaque pays, devrait être libre de choisir et de vivre sa foi."

Les droits des femmes. Rappelant que les femmes musulmanes ne devraient pas se voir refusé le droit de porter le voile islamique, Barack Obama a insisté sur le fait que la question des droits des femmes n’est pas spécifique au monde musulman. Il a pour preuve cité des pays musulmans - Turquie, Pakistan, Indonésie - où des femmes accèdent aux responsabilités politiques.

Le progrès économique. "Il n’y a pas de contradiction entre le progrès et la tradition", a affirmé le président américain, ajoutant que, par le passé tout comme aujourd’hui, des communautés musulmanes ont été et sont à la pointe de l’innovation et de l’éducation.

Cependant, certains pays musulmans n’y accordent pas assez d’importance. Il faut investir dans ces domaines, a affirmé Barack Obama. Le président américain a confessé que "dans le passé les Etats-Unis se sont focalisés sur le pétrole et le gaz dans cette partie du monde" alors qu’il s’agit aujourd’hui de "rechercher un partenariat plus vaste".

Barack Obama a enfin cité les domaines dans lesquels ce partenariat pourrait être fructueux : l’éducation, les échanges économiques, la science et la technologie, la santé.

"Notre responsabilité est de nous allier pour construire le monde que nous voulons, un monde où les extrémistes ne sont plus une menace, où les troupes américaines reviennent à la maison, où Israéliens et Palestiniens vivent en paix dans deux États, où l’énergie nucléaire est utilisée à des fins pacifiques, où les gouvernements sont au service de leurs citoyens et où tous les enfants de Dieu sont respectés", a conclu le président américain devant une salle qui applaudissait à tout rompre.