Le procès de l’infante Cristina, l’une des sœurs aînées du roi d’Espagne, de son époux et de 16 autres personnes, jugés dans une affaire de fraude et de corruption, s’est ouvert lundi matin au tribunal de Palma de Majorque.
C'est le "procès de l’année" en Espagne. L'une des sœurs aînées du roi Felipe VI, Cristina de Bourbon comparaît, lundi 11 janvier, devant la justice dans une affaire de détournement de fonds publics, l'un des plus retentissants scandales de corruption du royaume.
Seconde fille de Juan Carlos et Sofia, Cristina d'Espagne est accusée d'avoir dissimulé au fisc des revenus issus des détournements de 6 millions d'euros de fonds publics reprochés à son mari, Iñaki Urdangarin, et à un ex-associé de celui-ci. L'infante a toujours soutenu qu'elle ne savait rien de ces affaires et faisait une confiance aveugle à son époux, dont elle refuse de divorcer, malgré les pressions de la maison royale, qui tente de limiter les effets toxiques de l'affaire sur la monarchie.
Arrivée il y a quelques jours de Genève, où elle vit depuis 2013, Cristina s’est dite "disposée à assumer sa comparution en toute sérénité". Et son avocat, Miquel Rocan, d'ajouter : "On ne peut pas se plaindre qu'un couple s'entende et s'aime", suivant la stratégie de la défense qui les présente comme des époux aimants et unis.
Une affaire toxique pour la monarchie
Iñaki Urdangarin, ancien médaillé olympique de hand-ball âgé de 47 ans reconverti dans les affaires, aurait utilisé sa position au sein de la famille royale pour obtenir des contrats publics. Jugé pour détournement de fonds, fraude fiscale, trafic d'influence, escroquerie et blanchiment d'argent, il risque plus de 19 ans de prison.
Avec son ex-associé Diego Torres, ils sont accusés d'avoir surévalué les contrats signés entre 2004 et 2006 par l'institut Noos, une fondation à but non lucratif dédiée à l'organisation d'évènements sportifs qu'ils dirigeaient. Selon l'accusation, les bénéfices étaient répartis entre plusieurs sociétés écran, dont Aizoon, propriété de Cristina et d'Iñaki, qui aurait financé des dépenses personnelles du couple.
Révélée en 2013, l'affaire avait provoqué un scandale en Espagne, déjà frappée de plein fouet par la crise économique. L’implication de l’Infante a sucité un tel émoi qu’elle avait contribué à la chute de popularité du roi Juan Carlos, par ailleurs déjà au courant des affaires de la fondation Noos, selon Diego Torres.
Juan Carlos a finalement abdiqué et laissé sa place à son fils Felipe en juin 2014. Le nouveau souverain a depuis pris ses distances avec sa sœur. Un an après son accession au trône, il lui a retiré son titre de duchesse de Palma.
Avec AFP