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Béatrice Stockly a été enlevée dans la nuit du 7 au 8 janvier à Tombouctou, au centre du Mali. Bien que les autorités maliennes reconnaissent n'avoir aucune information sur le sort de l'Helvète, la piste jihadiste se précise.

C’est le premier rapt d’un Occidental au Mali depuis celui, en 2013, des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés par leurs ravisseurs à Kidal. Dans la nuit du 7 au 8 janvier, la Suissesse Béatrice Stockly a été enlevée. Bien que les autorités maliennes reconnaissent n'avoir aucune information sur le sort de l'Helvète, la piste jihadiste, elle, se précise. 

Le parquet a ouvert une enquête pour enlèvement en attendant d’être en mesure de "confirmer qu'il s'agit d'un enlèvement de personne ou d'une prise d'otage en relation avec une entreprise terroriste", a déclaré samedi 9 janvier le procureur Boubacar Sidiki Samaké.

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D’autres sources se font plus précises : "L'enlèvement de la ressortissante suisse a été minutieusement préparé, a déclaré une source de sécurité à l’AFP. Nous savons maintenant que, dans un premier temps, ce sont des sous-traitants d'Aqmi qui ont mené l'opération", a poursuivi cette même source jugeant " fort probable que l'otage soit restée la nuit un moment à Tombouctou, avant d'être sortie habilement de Tombouctou le matin".

Vendredi, une source militaire malienne déclarait : "Pour les auteurs, il n'y pas de doute, ce sont les terroristes jihadistes".

Un premier rapt en 2012

Venue il y a une quinzaine d'années au Mali comme volontaire de l’Église méthodiste, Béatrice Stockly faisait de l’évangélisation "à sa manière ", indique le pasteur évangéliste malien Bouya Yattara au site évangélique suisse lafree.ch.

Elle avait déjà été enlevée en avril 2012 par des islamistes du groupe islamiste Ansar Dine qui contrôlait la ville. À l’époque, elle avait été relâchée au bout d’une dizaine de jours après une médiation du Burkina Faso.

Sa libération était intervenue contre le versement d'une rançon, avaient affirmé plusieurs sources de sécurité. Mais un médiateur burkinabè et un responsable d'Ansar Dine avaient démenti l'information. Le porte-parole du groupe jihadiste avait alors affirmé : "La seule condition que nous avons posée est qu'elle ne revienne plus chez nous. Elle profite de la pauvreté et de l'ignorance de nos enfants", avait-il affirmé.

Béatrice Stockly était tout de même revenue s’installer à Tombouctou après la libération de la ville par les Français début 2013. Elle avait même repris l’appartement où elle avait été enlevée dans le nord de la ville, quartier connu pour être très fréquenté par les groupes rebelles maliens.

Deux autres étrangers en captivité

Des nombreux étrangers enlevés ces dernières années au Mali par des groupes jihadistes, seuls deux restaient officiellement en captivité : un Sud-Africain et un Suédois, retenus par Aqmi depuis leur rapt à Tombouctou le 25 novembre 2011.

Dans une vidéo mise en ligne samedi et présentée comme ayant été tournée le 17 décembre, Aqmi presse les gouvernements suédois et sud-africain d'accéder à ses revendications pour obtenir leur libération et s'inquiète de la possible "interférence d'une tierce partie", les dissuadant d'"utiliser le gouvernement français comme médiateur".

Avec AFP
 

Tags: Mali, Afrique, Jihad,