La police a enregistré 516 plaintes déposées à Cologne et 133 autres dans la ville de Hambourg en lien direct avec les agressions qui ont eu lieu le soir du Nouvel An et dont certains agresseurs pourraient être des migrants.
L’affaire des agressions le soir du Nouvel An à Cologne ne cesse de prendre de l’ampleur. Plus de 600 plaintes ont été déposées en Allemagne, à Cologne mais aussi à Hambourg, pour des faits survenus lors du réveillon et qui pourraient impliquer des migrants, a fait savoir la police dimanche 10 janvier. Un nouvelle donne qui accroît la pression sur Angela Merkel et son ouverture envers les réfugiés.
À Cologne, quelque 516 personnes ont porté plainte, dont environ 40 % pour des faits d'agression sexuelle, a indiqué la police, qui avait fait état de 379 plaintes la veille. Dix-neuf personnes sont pour l'instant considérées comme suspectes, a indiqué sans autre détail la police locale, qui a aussi procédé à l'arrestation d'un Marocain de 19 ans soupçonné de vol de téléphones portables le soir de la Saint-Sylvestre.
Alors qu'une certaine confusion règne depuis la révélation tardive de ces violences, avec des communications distinctes de la police fédérale et de la police locale, le ministère de l'Intérieur avait lui vendredi indiqué que des vérifications étaient faites par la police fédérale sur 32 "suspects", dont 22 demandeurs d'asile, pour des violences et des vols.
La police locale, dont le chef a été mis à pied vendredi après de nombreuses critiques notamment sur une communication très tardive et limitée, avait affirmé samedi que les personnes sur lesquelles elle enquêtait étaient "originaires en grande partie de pays d'Afrique du Nord" et "en grande partie des demandeurs d'asile et des personnes se trouvant en Allemagne illégalement". Cela n'a pas été répété dans le communiqué de dimanche.
"Quand une telle horde se rassemble pour enfreindre la loi, cela paraît sous une forme ou une autre planifié", a considéré, pour sa part, dimanche, le ministre de la Justice, le social-démocrate Heiko Maas.
"Les gens doutent"
La nuit de la Saint-Sylvestre a également été le théâtre d'actes de violence à Hambourg, où quelque 133 plaintes, notamment pour agression sexuelle, ont désormais été déposées, a parallèlement indiqué dimanche la police de cette ville du nord de l'Allemagne. Son porte-parole a précisé que les descriptions faites par les plaignantes des auteurs des faits étaient "diverses", évoquant des hommes "d'apparence africaine, arabe et sud-européenne".
L'émoi provoqué en Allemagne par ces violences qui pourraient donc impliquer des réfugiés a contraint la chancelière allemande Angela Merkel à restreindre un peu plus sa politique d'ouverture à l'égard des réfugiés, afin de ne pas risquer de s'aliéner l'opinion avant les élections législatives de 2017 à l'issue desquelles elle devrait prétendre à un quatrième mandat de quatre ans à la chancellerie. "Cologne a tout changé, les gens doutent", a résumé l'un des caciques du parti conservateur de la chancelière, Volker Bouffier.
Un sondage Forsa publié dimanche soir pour la chaîne de télévision RTL indique tout de même que l'avis sur les étrangers de 60% des personnes interrogées n'a pas changé après Cologne, mais 37% ont une opinion plus négative.
Parallèlement, dimanche dans la soirée, une manifestation contre les réfugiés et contre la chancelière allemande était organisée à Leipzig (est) par la branche locale du mouvement islamophobe Pegida, après un rassemblement à Cologne au cours du week-end marqué par des heurts avec la police.
Avec AFP et Reuters