
Les Taliban ont relâché, semble-t-il sans conditions, le reste du groupe d'étudiants et d'enseignants pris en otage, lundi, dans le nord-ouest du Pakistan. Une libération qui serait le fruit des négociations entreprises par les chefs tribaux.
AFP - Les talibans ont libéré jeudi 46 étudiants et deux enseignants, soit tout le reste d'un groupe qu'ils avaient enlevés lundi dans le nord-ouest du Pakistan alors qu'ils voyageaient dans des dizaines d'autobus, ont indiqué les kidnappeurs et l'armée.
Les chiffres les plus divergents avaient circulé depuis l'enlèvement, allant de 20 à 500 otages, mais après la libération d'une partie d'entre eux dans une opération de l'armée il y a deux jours, il en restait 48 aux mains de ces combattants islamistes liés à Al-Qaïda.
Des centaines d'élèves, âgés de 15 à 25 ans, et du personnel enseignant d'une école militaire de Razmak, dans le district tribal du Waziristan du Nord, fief des talibans, voyageaient en convoi quand quelques uns de leurs autobus avaient été déroutés par des talibans armés et masqués près de Bannu.
"Les talibans ont remis tous les élèves enlevés à un conseil tribal", a déclaré à l'AFP Kamran Zeb, représentant du gouvernement à Bannu. "Quarante-six étudiants et deux professeurs sont en sécurité avec les forces armées à Razmak et font maintenant route vers Bannu", a confirmé à l'AFP le porte-parole de l'armée, le général Athar Abbas.
"Nous avons relâché sans condition tous les étudiants et les membres du personnel de l'école, dans l'intérêt de la paix dans la région et à la requête du conseil tribal", a confirmé à l'AFP Hakimullah Mehsud, le porte-parole de Baïtullah Mehsud, le chef des talibans pakistanais.
Mehsud est un chef de guerre tribal du Waziristan du Sud, considéré par les Etats-Unis comme le principal relais d'Al-Qaïda au Pakistan, et principal responsable de la vague d'attentats suicide sans précédent qui a fait plus de 1.900 morts dans tout le pays depuis près de deux ans.
Washington a offert 5 millions de dollars pour quiconque permettra de le tuer ou le capturer.
Depuis le rapt, des chefs tribaux réunis en "jirga", un conseil de sages dans la tradition pachtoune, l'ethnie qui peuple le nord-ouest, négociaient leur libération avec les talibans, eux aussi pachtounes.
Mardi, l'armée avait pourtant assuré avoir libéré par la force quelque 80 de ces otages, assurant qu'il n'en restait plus entre les mains des talibans.
L'armée a lancé depuis cinq semaines une vaste offensive contre un autre groupe de talibans à environ 300 km plus au nord, dans la vallée de Swat et ses environs, et a massé des troupes ces derniers jours autour des Waziristan du nord et du sud, ces zones tribales frontalières avec l'Afghanistan et où Washington pense qu'Al-Qaïda a reconstitué ses forces et les talibans afghans des bases arrières.