
Alors que les recherches se poursuivent dans la zone où l'Airbus A330 du vol Rio-Paris se serait abîmé lundi, le ministre brésilien de la Défense a exclu toute hypothèse évoquant l'explosion de l'appareil en plein vol.
Les efforts des autorités françaises et brésiliennes se poursuivent pour faire la lumière sur les circonstances de la disparition de l’Airbus A330 d’Air France qui devait relier Paris depuis Rio de Janeiro, lundi.
Une flottille de navires est arrivée sur les lieux et commence à récupérer les débris de l’avion qui s’est abîmé à environ 1 000 km des côtes brésiliennes avec 228 personnes à son bord.
Des avions brésiliens ont déjà repérés plusieurs fragments de l’appareil dont une pièce "apparemment métallique" de 7 mètres de diamètre.
L’hypothèse d’une explosion écartée
Le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, a écarté la piste d’une explosion en vol en raison de la présence, sur 20 km, de carburant à la surface de l’océan.
"La présence de nappes de carburant devrait exclure la possibilité d'un incendie, d'une explosion, a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse à Brasilia. Si nous avons des nappes de carburant, c'est qu'il [l’avion] n'a pas brûlé".
Une analyse que Christophe Prazuck, porte-parole de l’état major des armées, se refuse de partager : "Nous n’avons pas vu ces débris ni de trace de kérosène, je ne peux donc commenter les annonces faites par nos confrères brésiliens."
Un journal brésilien, "O Estado de Sao Paulo" affirme quant à lui s'être procuré, auprès d'une source d'Air France, le contenu des cinq dernières alertes émises par l'appareil.
La première, envoyée manuellement par le commandant du vol, informe que l'avion traverse "une zone de nuages noirs très chargés". Les autorités françaises, responsables de l’enquête, ont cependant refusé de s’exprimer sur ce point.
Dix minutes plus tard, les quatre messages automatiques suivants indiquent qu'une série de pannes est survenue dans les quatre dernières minutes précédant la disparition de l'Airbus.
Une longue et difficile enquête
Priorité absolue des enquêteurs, la recherche des boîtes noires risque d’être longue et difficile. Les chances de les retrouver s’amenuisent d’heure en heure.
"On ne peut pas exclure que l'on ne retrouve pas les enregistreurs", a déclaré, mercredi, le directeur du Bureau d'enquêtes et analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), Paul Louis Arslanian, les boîtes noires pouvant reposer à quelque 4 000 mètres de profondeur.
Un hommage aux victimes a été rendu à Paris lors d’une cérémonie œcuménique à Notre-Dame en présence du président français Nicolas Sarkozy.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, participera quant à lui aux cérémonies prévues au Brésil dans les prochains jours.
La France et le Brésil sont les pays les plus touchés par la catastrophe, avec 73 et 58 ressortissants disparus.
Il s'agit de la pire catastrophe humaine pour Air France depuis sa création et également de la plus grave tragédie que l’aviation civile ait connue depuis l'accident d'un Airbus d'American Airlines à New York en 2001 (265 morts).