logo

La communauté internationale condamne fermement l'essai nucléaire nord-coréen

L'annonce, par Pyongyang, de la réussite de son premier essai nucléaire avec une bombe à hydrogène, a fait vivement réagir la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU menace de renforcer ses sanctions contre la Corée du Nord.

L'annonce par la Corée du Nord de la réussite, mercredi 6 janvier, de son premier essai nucléaire avec une bombe H a rapidement suscité des réactions indignées de la part de la communauté internationale.

Dans une déclaration adoptée à l’unanimité, y compris par la Chine, pourtant l'alliée traditionnelle de Pyongyang, le Conseil de sécurité des Nations unies a "condamné fermement" cet essai et a décidé de préparer des "mesures supplémentaires" contre le régime nord-coréen. La déclaration ne donne toutefois pas de précisions sur ces mesures, mais des diplomates de l’ONU ont indiqué auprès de l’AFP que le Conseil envisagerait de renforcer les sanctions internationales dont Pyongyang fait déjà l'objet depuis ses trois premiers essais nucléaires.

À Washington, le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a condamné les "provocations" du régime nord-coréen, auxquelles les États-Unis répondront "de façon appropriée". Mais Washington a clairement mis en doute les affirmations de la Corée du Nord. "L'analyse initiale qui a été menée n'est pas cohérente avec les affirmations de la Corée du Nord, selon lesquelles elle a mené avec succès son premier essai de bombe à hydrogène", a déclaré le porte-parole Josh Earnest.

La France condamne, elle, une "violation inacceptable des résolutions du Conseil de sécurité" et appelle "une réaction forte de la communauté internationale".

>> À lire sur France 24 : La Corée du Nord affirme avoir réussi son premier essai de bombe à hydrogène

Les réactions les plus vives sont toutefois venues des voisins de la Corée du Nord qui, inquiets pour leur sécurité, ont immédiatement fait part de leur hostilité.

Quelques instants à peine après l'annonce de Pyongyang, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a ainsi qualifié l'essai nucléaire de "grave menace pour la sécurité" du Japon. "Nous ne pouvons absolument pas tolérer cela", a-t-il ajouté, avant d'indiquer que le Conseil de sécurité des Nations unies allait devoir se pencher sur ce qui constituait une nouvelle violation des sanctions et des résolutions de l'ONU contre la politique d'armement nucléaire de la Corée du Nord.

La Corée du Sud veut que Pyongyang "paie le prix de cet essai nucléaire"

Tokyo, a prévenu le Premier ministre, va prendre des "mesures résolues" contre Pyongyang et "coordonner [ses] efforts avec les États-Unis, la Corée du Sud, la Chine et la Russie pour contrer ce "grave défi" aux efforts pour enrayer la prolifération de l'armement nucléaire.

La Corée du Sud a également "vivement" condamné ce quatrième essai nucléaire nord-coréen réalisé "en dépit des avertissements de notre part et de ceux de la communauté internationale". La présidente Park Geun-hye a convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale et Séoul "prendra toutes les mesures nécessaires" pour que Pyongyang "paie le prix de cet essai nucléaire".

La Chine, alliée de la Corée du Nord, s'est dite "fermement opposée" à cet essai, soulignant qu'il avait été réalisé "en dépit de l'opposition de la communauté internationale". Pékin "exhorte instamment" la Corée du Nord "à tenir son engagement de dénucléarisation, et à s'abstenir de toute action qui aggraverait la situation", a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mme Hua Chunying, lors d'un point de presse.

La ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop, a, de son côté, "condamné dans les termes les plus vifs" l'essai nucléaire qui confirme aux yeux de Canberra "le statut d'État-voyou" de la Corée du Nord.

Pyongyang a testé trois fois la bombe atomique A, utilisant la seule fission, en 2006, 2009 et 2013, ce qui lui a valu plusieurs volées de sanctions internationales. Le mois dernier, Kim Jong-Un avait laissé entendre que son pays avait mis au point une bombe H, une déclaration largement mise en doute par les spécialistes internationaux.

Avec AFP et Reuters