
Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 4 janvier, la rupture des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran, après les violences qui ont suivi l’exécution du cheikh chiite Al-Nimr par Riyad. L’inquiétude suscitée par cette dégradation. Et un numéro spécial de Charlie Hebdo, un an après le massacre.
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On consacre l’essentiel de cette revue de presse internationale à la rupture des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran.
La décision de Riyad est présentée comme une réponse aux violences qui ont gagné Téhéran, et notamment l’attaque de l’ambassade saoudienne, après l’exécution du cheikh chiite Al-Nimr par l’Arabie saoudite. Des violences que le président iranien Hassan Rohani a dénoncées, les déclarant "totalement injustifiables", relevant d’"une insulte à l’Iran lui-même", tout en condamnant l’exécution du cheikh Al-Nimr. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a quant à lui déclaré que " le sang de ce martyr portera ses fruits et (que) la main divine le vengera des dirigeants saoudiens" - une déclaration à la une du Tehran Times, qui montre des manifestants rassemblés dans la capitale iranienne ce week-end. Pourquoi les Iraniens réagissent-ils avec tant de colère à l’exécution de cet opposant et célèbre prédicateur ? D’après le quotidien saoudien Asharq Al Awsat, ce serait parce que le cheikh Al-Nimr aurait préféré son appartenance sectaire, le chiisme, à sa nation, l’Arabie saoudite. Une preuve de déloyauté qui l’aurait conduit notamment à se réjouir de la mort du prince héritier Nayef, en 2012 et à appeler l’est du pays à faire sécession, un an auparavant. Pour le libanais Assafir, proche de l’Iran, le cheikh Al-Nimr est mort en "martyr", et la décision des Saoudiens de l’exécuter va les plonger dans "l’œil du cyclone".
La dégradation des relations entre le royaume saoudien l’Iran inquiète la presse étrangère. Au Liban, L’Orient Le jour évoque la "phase II" de la "guerre froide" qui oppose les deux pays, mais pas seulement, puisque le journal rappelle que des manifestations ont également eu lieu au Liban, en Irak, au Yémen, ainsi qu’au Pakistan et au Cachemire indien. Dans le dessin de Martin Rowson, publié par The Independent, le conflit prend des allures de Guerre des étoiles. "Guerre irano-saoudite ?", s’interroge le dessin de Willem dans Libération. "Allah est grand !", déclarent les uns. "Allah est le plus grand !", répondent les autres. Face au match sanglant, qui oppose Riyad à Téhéran, par Yémen, et Syrie interposés, le verdict de Kal, pour The Economist est très fataliste : "Combien de temps ce combat va-t-il durer ?", demande un spectateur. "Seulement 14 ou 15… siècles", lui répond un autre. La presse française s’inquiète des répercussions de ce conflit sur la lutte contre l’organisation État islamique. Le Figaro s’interroge : "Avec de tels acolytes, (tels que l’Arabie saoudite), que défend-on face à Daech ?". Le journal prévient que "la cohérence conditionne l’efficacité d’une coalition", et que "le pétrole et les contrats commerciaux ne sauraient aveugler sur la vraie nature du partenaire saoudien". Le Figaro rappelle que son prochain projet est de crucifier le neveu du cheikh Al-Nimr. L es pays occidentaux doivent déployer leurs efforts pour empêcher l’embrasement", juge La Croix, qui estime que la France doit favoriser "le dialogue entre Riyad et Téhéran, y compris par l’entremise de l’UE, jugée plus neutre".
Malgré ces dissensions, certains veulent croire que l’année 2016 sera l’année de la fin de l’organisation - c’est le pronostic du Wall Street Journal, qui pense que le groupe pourrait "ne pas profiter autant qu’il le souhaite du chaos actuel au Moyen-Orient". La menace que constitue le groupe sera-t-elle toujours aussi considérable dans un an ? Ce qui ne fait pas de doute, c’est qu’un an après le massacre qui a endeuillé sa rédaction en son nom, Charlie Hebdo est toujours debout. " Charlie Hebdo a été décimé, mais on est toujours là", rappelle la dessinatrice rescapée Coco dans Le Soir. Coco, les autres survivants et les nouveaux de Charlie Hebdo, qui ont préparé pour cette semaine un numéro spécial, tiré à un million d’exemplaires, d’après Le Monde.
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