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Le candidat modéré fustige la politique étrangère d'Ahmadinejad

Le principal candidat modéré à la présidentielle iranienne du 12 juin, Mirhossein Mousavi, a affirmé que la politique étrangère "extrémiste" du président sortant avait passablement écorné l'image de la République islamique dans le monde.

Reuters - Le principal candidat modéré à l'élection présidentielle iranienne du 12 juin, l'ancien Premier ministre Mirhossein Mousavi, a accusé mercredi soir son adversaire conservateur, le chef de l'Etat sortant Mahmoud Ahmadinejad, d'avoir humilié la nation iranienne en menant une politique étrangère "extrémiste".


Dans un débat retransmis en direct par la télévision publique, Mousavi a estimé que la dignité de l'Iran avait été entamée depuis l'élection d'Ahmadinejad en 2005.


Les rues de la capitale Téhéran ont connu un calme rare pendant que, par millions, les Iraniens assistaient à ce débat, le premier de ce genre dans l'histoire de leur pays depuis la révolution islamique de 1979.


"Les Iraniens ont été humiliés dans le monde entier depuis votre élection. Je me sens sincèrement désolé pour eux", a  lancé Mousavi.


Les détracteurs d'Ahmadinejad, dont la frange réformiste mais aussi une partie des conservateurs, estiment que ses discours violemment anti-occidentaux et ses remises en cause publiques de l'holocauste ont isolé l'Iran, qui est en conflit avec l'Occident à propos de son programme nucléaire.


Mousavi déclare son intention de poursuivre les négociations avec les grandes puissances sur la question nucléaire s'il est élu à la présidence, par contraste avec Ahmadinejad qui exclut tout pourparler sur le nucléaire avec "les six" - Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Mousavi s'en est pris aussi aux déclarations d'Ahmadinejad sur l'holocauste.


"Vos propos sur l'holocauste ont suscité un courant de sympathie en faveur d'Israël, alors même que les Européens allaient condamner son offensive contre la bande de Gaza(...)", a dit Mousavi.


Le président a répliqué en expliquant qu'il combattait "un puissant triangle composé (outre Mousavi) de l'ancien président réformiste Mohammad Khatami et de son prédécesseur, le pragmatique Akbar Hachémi Rafsandjani".


Il a accusé Khatami, Rafsandjani et Mousavi de vouloir affaiblir la République islamique en recherchant une politique de "détente" avec l'Occident.