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Réduction des visas français pour les Algériens : Alger rejette la responsabilité sur Paris
Alors que la France a annoncé une "réduction significative" de ses effectifs consulaires en Algérie faute de visas, avec pour conséquence "une capacité limitée à instruire les demandes de visas pour la France", Alger a expliqué mercredi n'avoir fait qu'appliquer "le principe de réciprocité" face à un "gouvernement français qui depuis plus de deux ans a été à l'origine du refus d'accréditation" de ses diplomates et agents consulaires. 
L'ambassade d'Algérie à Paris, le 14 mai 2025. © Kiran Ridley, AFP

L'Algérie a rejeté mercredi 27 août sur Paris la responsabilité d'une diminution prévue des visas octroyés aux Algériens, annoncée la veille par l'ambassade de France en Algérie faute d'effectifs accrédités suffisants.

Le ministère des Affaires étrangères algérien a convoqué le chargé d'affaires français pour protester contre un communiqué de l'ambassade, annonçant une "réduction significative" de ses effectifs au motif qu'Alger "n'a pas donné suite à l'essentiel des demandes de visas d'accréditation" de son personnel.

"Les effectifs de l'ambassade et notamment des consulats d'Alger, Oran et Annaba s'en trouveront donc réduits d'un tiers au 1er septembre prochain", a indiqué l'ambassade de France sur X. Cela aura "pour conséquence une capacité limitée à instruire les demandes de visas pour la France" avec un nombre de rendez-vous réduits, a précisé l'ambassade, disant vouloir donner la priorité aux Français, "aux renouvellements de visas et aux demandes de visas d'étude en France". 

"Grave manquement aux usages diplomatiques"

Dans un communiqué, le ministère algérien a dit avoir dénoncé auprès du chargé d'affaires français un "grave manquement aux usages diplomatiques" de la part de l'ambassade, jugeant son communiqué "inacceptable en ce qu'il contenait une présentation tendancieuse des faits". Selon le ministère, il s'adresse "directement à l'opinion publique algérienne pour incriminer une prétendue responsabilité du ministère algérien de la non-accréditation d'agents diplomatiques et consulaires français en Algérie".

Or Alger considère n'avoir fait qu'appliquer "le principe de réciprocité" face à un "gouvernement français qui depuis plus de deux ans a été à l'origine du refus d'accréditation" de ses diplomates et agents consulaires. 

Selon le ministère, trois consuls généraux et six consuls algériens attendent leurs accréditations depuis plus de six mois et 46 agents diplomatiques et consulaires algériens "n'ont pas pu rejoindre leur lieu d'affectation en France du fait du silence de la partie française" sur leurs demandes d'accréditation.

"Cette situation, créée de manière délibérée et calculée par les autorités françaises, lèse gravement les ressortissants algériens établis en France", a protesté le ministère, accusant Paris d'avoir "érigé cette problématique (des visas et accréditations) en levier central du bras de fer qu'il veut imposer à l'Algérie". 

Les relations entre Paris et Alger sont au plus bas depuis l'été 2024 et la reconnaissance par la France d'un plan d'autonomie "sous souveraineté marocaine" pour le Sahara occidental. La crise a été marquée par des expulsions de diplomates et fonctionnaires de part et d'autre et un gel des les coopérations officielles.

Avec AFP