
Éprouvée par plus de neuf mois de guerre entre rebelles et forces loyalistes au Yémen, Taez, troisième ville du pays, ne reçoit presque plus aucune aide humanitaire. Les hôpitaux sont fermés, et les milliers de malades attendent, en vain, des soins.
Pris dans les combats entre rebelles houthis et forces pro-gouvernementales, les habitants de Taez, troisième ville du Yémen, lancent un appel à l’aide. Ils n’ont plus rien : plus de nourriture, plus de médicaments. Ils n’ont pas reçu les 100 tonnes de fournitures médicales envoyées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ils n’ont pas non plus reçu d’aide alimentaire.
"Aucune aide n'est entrée dans la ville assiégée", a affirmé à l'AFP Mohamed al-Qabati, membre de la Commission du secours médical à Taëz. "L'aide a bénéficié aux régions situées en dehors de la ville de Taëz, aux zones rurales et aux districts contrôlés par ceux qui nous assiègent [les Houthis]", a-t-il ajouté. "Il n'y a plus de médicaments et de bouteilles d'oxygène. Taez vit une véritable catastrophe".
Les rebelles empêchent les habitants d’entrer dans la ville avec des vivres
L'hôpital Al-Thawra, le plus grand de Taez, a fermé vendredi en raison de "la rupture de tous les stocks de médicaments et de matériels de chirurgie", a annoncé fin décembre sa direction. Impuissants, les 600 000 habitants de la ville attendent, épuisés.
"L'aide alimentaire va à ceux qui nous tuent", a déploré de son côté Abdelkarim Chamsane, président d'un collectif d'ONG locales. Les rebelles, qui assiègent les quartiers de Taez, toujours sous contrôle des forces pro-gouvernementales, "ont resserré l'étau en empêchant les habitants d'entrer dans la ville avec des vivres", a-t-il ajouté.
Sentiers dangereux
Pour contourner les obstacles et tenter de faire entrer des produits de première nécessité dans la ville, des habitants empruntent donc de dangereux sentiers dans les montagnes.
Le conflit au Yémen oppose des rebelles chiites, accusés de liens avec Téhéran, au gouvernement soutenu par une coalition arabe dirigée par Riyad. Depuis mars 2015, la guerre a fait quelque 6 000 morts, 28 000 blessés et 2,5 millions de déplacés.
Avec AFP