Selon le "Wall Street Journal" publié mardi, les États-Unis ont surveillé les communications du chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahou. La Maison Blanche n'a pas démenti les affirmations du quotidien.
Les États-Unis ont surveillé les communications du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou malgré leur promesse de limiter l'espionnage de leurs alliés après le scandale de la NSA, a rapporté mardi 29 décembre le "Wall Street Journal".
Les écoutes de la NSA ont permis à la Maison Blanche d'apprendre comment Netanyahou et ses conseillers avaient fait fuiter des détails sur les négociations entre les États-Unis et l'Iran et sur le projet d'Israël de monter le Congrès des États-Unis contre cet accord, rapporte le quotidien économique.
L'ambassadeur d'Israël aux États-Unis, Ron Dermer, est présenté comme ayant fourni à un certain nombre de groupes juifs américains des arguments à faire valoir auprès des élus américains, précise le journal.
Contactée par l'AFP, la Maison Blanche n'a pas démenti mardi l'article du "Wall Street Journal", qui cite des responsables anonymes américains, mais a insisté sur la profondeur de ses liens avec Israël.
"Nous ne conduisons pas d'activités de renseignement visant l'étranger sauf en cas d'intérêt spécifique et validé relatif à la sécurité nationale. Ceci s'applique aussi bien aux citoyens ordinaires qu'aux dirigeants mondiaux", a dit à l'AFP un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Le président Barack Obama "a dit à maintes reprises que l'engagement des États-Unis pour la sécurité d'Israël est sacrosaint", a-t-il poursuivi.
Interrogés par l'AFP à Jérusalem, le bureau de Benjamin Netanyahou ainsi que le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères n'ont pas souhaité commenter l'information.
La NSA continue d'écouter certains dirigeants
Après les révélations de l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden sur les opérations d'espionnage de l'agence, le président Barack Obama avait annoncé en janvier 2014 que les États-Unis renonceraient à mettre sur écoute des dirigeants considérés comme amis. Ce fut le cas pour le président français François Hollande et pour la chancelière allemande Angela Merkel. En revanche, le président américain a maintenu la surveillance de Benjamin Netanyahou, indique le quotidien
Barack Obama a ainsi trouvé que des "raisons impérieuses de sécurité nationale" justifiaient la poursuite du programme de surveillance de certains dirigeants, dont Benjamin Netanyahou et le président turc Recep Tayyip Erdogan.
L'administration aurait ainsi décidé de ne pas désactiver les dispositifs électroniques implantés pour surveiller les communications étrangères car ils auraient été difficiles à remettre en place en cas de besoin.
Barack Obama aurait à la place, selon le quotidien, demandé à ce que les systèmes piratés de communication d'alliés proches ne soient pas surveillés systématiquement par la NSA tandis que d'autres seraient restés sous la vigilance étroite de ses services.
Avec AFP et Reuters