Un accord inédit a été conclu sur le départ samedi de trois quartiers sud de Damas de 4 000 jihadistes de l'organisation État islamique, du Front Al-Nosra et des civils, ont affirmé, vendredi, des sources proches des négociations.
C’est le premier accord du genre impliquant l'organisation État islamique (EI) et le régime du président syrien Bachar al-Assad. Des sources gouvernementales syriennes proches des négociations ont affirmé qu’environ 4 000 personnes, dont 2 000 combattants appartenant dans leur majorité à l’EI, mais aussi au Front Al-Nosra, seront évacuées du sud de Damas.
"Un accord a été trouvé pour le départ de 4 000 civils et hommes armés appartenant à différents groupes, dont l'EI et le Front Al-Nosra [branche syrienne d'Al-Qaïda, ndlr], qui refusent toute réconciliation", a indiqué à l'AFP une source gouvernementale proche des négociations.
Ce départ est l'aboutissement de négociations débutées il y a deux mois, entre le régime et des représentants des habitants des trois quartiers qui souffrent d'une profonde dégradation des conditions de vie, causée par le siège imposé par l'armée depuis 2013, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les sources varient, mais l'initiative concernerait le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, où plus de 7 000 civils palestiniens et syriens vivent toujours. L’évacuation concernerait aussi des quartiers voisins de Qadam et de Hajar al-Aswad. Ce dernier district était une base de l'EI près de la capitale.
Quatre tentatives similaires avaient auparavant échoué
L'application de l'accord doit débuter samedi 26 décembre, a précisé la source gouvernementale. Ces 4 000 personnes seront transférées soit à Raqqa, fief de l'EI, situé dans le nord de la Syrie, soit à Marea, une localité de la province d'Alep, frontalière de la Turquie, aux mains de groupes rebelles islamistes et du Front Al-Nosra.
Dix-huit bus sont déjà arrivés à Qadam pour assurer leur transfert, a souligné ce responsable qui a rappelé que "quatre tentatives similaires avaient par le passé échoué". Si l’évacuation se confirme, il s’agirait de la plus importante depuis le début des trêves en Syrie.
Ces accords de "réconciliation locale", comme celui trouvé à Homs le 9 décembre dernier, permettent généralement l'abandon par les rebelles de leurs armes, en contrepartie d'aides aux habitants bloqués à l'intérieur et vivant dans des conditions précaires.
Début avril, l'EI et le Front Al-Nosra s'étaient emparés de 60 % du camp de Yarmouk avant de se retirer sur 40 % de ce territoire. Ils sont actuellement présents dans la partie sud du camp près de la localité mitoyenne de Hajar al-Aswad.
Avec AFP.