
La campagne bat son plein en Centrafrique à trois jours d’élections cruciales. À Bangui, les habitants espèrent que ce vote sera celui de la réconciliation. L'Église a organisé une marche pour rallier chrétiens et musulmans.
La "caravane de la paix" traverse tous les barrages. Organisée par l’archevêque de Bangui, cette marche qui a rallié en décembre les quartiers chrétiens et musulmans de la capitale centrafricaine, place les élections présidentielle et législatives du 27 décembre sous le signe de la paix et de la réconciliation.
Suivi par des dizaines de chrétiens enthousiastes, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga emprunte la "ligne rouge", une avenue de Bangui dévastée par les combats et contrôlée par des miliciens des deux camps, pour rejoindre le quartier musulman du PK5. Il y salue l’imam de la mosquée centrale avant de reprendre son périple pour "briser la méfiance".
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"Avec cette caravane de paix, une femme a pu voir des membres de sa famille [qu’elle n’avait pas vu depuis des mois]. Peut-être que c'est ce geste de Noël que je pourrais garder dans mon cœur. Je participe au désenclavement car dans ce quartier il y a des chrétiens, des musulmans, il y a des Centrafricains. Et ils doivent pouvoir vaquer librement à leurs occupations", explique à France 24 Mgr Nzapalainga.
Il n’est pas certain que toutes les barrières soient levées après son passage, mais l'archevêque continuera de marcher sur les lignes rouges de la capitale : "aujourd'hui ce n'est pas seulement des gens qui sont allés au PK5, dit-il, c'est l'opinion qui a traversé".
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