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Attentats de Paris : plus de 100 spectacles nommés "Ma place est dans la salle"

Plus d’un mois après les attentats de Paris, les salles de spectacles parisiennes organisent une campagne de communication : "Ma place est dans la salle". Victimes d’une baisse des réservations, elles veulent inciter le public à revenir au spectacle.

Le monde du spectacle est, comme le dit la devise de Paris, "battu par les flots, mais ne sombre pas". À la suite des attentats du 13-novembre, une centaine de salles de spectacle se mobilise pour inciter les Parisiens à revenir au théâtre, dans les cabarets et les salles de concert. Depuis les attaques, les différents lieux culturels ont enregistré une baisse moyenne de 40 % de leurs ventes de billets. Vendredi soir, plus d’une centaine de salles parisiennes participent à une opération de communication dont le principe est simple : renommer pour une soirée les spectacles du même nom : "Ma place est dans la salle".

"L’idée est de rassurer le public et dédramatiser la situation, confie Jean-Luc Pehau-Ricau, directeur communication et marketing du Moulin rouge. Les salles ont fait le nécessaire en matière de sécurité. Elles sont autant qu’avant des lieux de sortie, de plaisir. Il n’y a pas de raison de s’en priver."

L'opération sera relayée sur les réseaux sociaux par plusieurs comédiens comme Fabrice Luchini, Pierre Arditi ou Gad Elmaleh. Cette campagne vise à inciter le public à exprimer son attachement au spectacle. Les spectateurs pourront indiquer leur présence à un concert ou une pièce de théâtre sur Twitter, grâce au hashtag #MaPlaceEstDansLaSalle.

Baisse des réservations sur fond de crainte sécuritaire

Le monde de la culture parisienne pâtit de l'impact des attentats. Habituellement propice aux sorties culturelles, les lieux de spectacle observent toujours une baisse dans leurs ventes de billets, malgré la période des fêtes de fin d’année.

"Au lendemain des attentats, la fréquentation a été bonne, compte tenu des circonstances. La majorité des gens qui avaient acheté leurs billets sont venus. Ce sont sur les ventes des représentations futures qu’on enregistre une baisse significative", détaille le Syndicat national des producteurs, diffuseurs, festivals et salles de spectacle musical et de variété à France 24.

Les salles ont aussi subi les exigences sécuritaires du gouvernement au lendemain des attentats. L’interdiction des sorties éducatives, durant deux semaines après le 13 novembre, a entraîné l’annulation des séances scolaires et vidé certains spectacles pour enfants de leur public. Ainsi, au Théâtre de la Ville, 8 000 places pour enfants et jeunes n’ont pas trouvé acquéreur depuis les attentats.

Les nouvelles mesures de sécurité ont aussi eu un impact financier pour les structures concernées. Jean-Luc Pehau-Ricau, explique que "tout le monde a dû prendre des mesures" pour répondre à la crainte du public. "Nous avions déjà un bon service de sécurité, mais nous avons encore dû le renforcer depuis."

"Dire la solidarité dans le monde du spectacle"

Au-delà de l’inquiétude qui règne dans le monde du spectacle, les artistes, producteurs et équipes techniques tiennent avant tout à rappeler l’importance du spectacle vivant, et à renouveler le lien avec le public. "Il s’agit pour nous de dire la solidarité dans le monde du spectacle, et de remercier le public, qui a été là et nous a soutenu malgré tout", explique la représentante du Prodiss (syndicat national des producteurs, diffuseurs et salles de spectacles) à France 24. "C'est une manière de leur dire "Nous aussi on est là !".

Bonjour, aujourd'hui 18 décembre, allons tous au spectacle. Moi j'y serai ;) #MaPlaceEstDansLaSalle pic.twitter.com/XewxnnA3RF

— Jean-Luc Lemoine (@JeanLucLemoine) 18 Décembre 2015