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Prix Nobel de la paix : le quartette tunisien reçoit sa récompense à Oslo

Les représentants des organisations membres du quartette tunisien pour le dialogue national, auquel a été décerné le prix Nobel de la paix, le 9 octobre, ont reçu leur récompense, ce jeudi à Oslo, en présence du roi Harald de Norvège.

Le quartette pour le dialogue national tunisien a reçu, jeudi 10 décéembre, le prestigieux prix Nobel de la paix à l'Hôtel de ville d'Oslo, en présence du roi Harald de Norvège et du gouvernement norvégien. Lors de la cérémonie, ses membres ont appelé la communauté internationale à faire de la lutte contre le terrorisme "une priorité absolue".

"Aujourd'hui, nous avons grandement besoin d'un dialogue entre les civilisations et d'une coexistence pacifique dans le respect de la diversité et de la différence. Aujourd'hui, nous avons besoin de faire de la lutte contre le terrorisme une priorité absolue", a déclaré Houcine Abassi, secrétaire général du syndicat UGTT, une des composantes du quartette.

Outre ce syndicat, le quartette comprend l'organisation patronale Utica, l'Ordre national des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH). Il a été distingué pour avoir sauvé la transition démocratique en Tunisie par le dialogue en 2013, en organisant un long et difficile "dialogue national" entre islamistes du parti Ennahda et leurs opposants.

Près de cinq ans après le renversement du président autoritaire Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie est un modèle de réussite dont les autres États devraient s'inspirer, avait indiqué le comité Nobel en décernant le prix le 9 octobre. Alors que la Libye voisine, la Syrie, le Yémen et l'Égypte sombraient dans la guerre, le chaos ou la répression, la Tunisie s'est, à la suite du Printemps arabe, dotée d'une nouvelle Constitution et a organisé des élections libres.

"Il n'y aura de paix qu'avec la démocratie"

Un processus de démocratisation qui reste fragile face à la menace jihadiste et au terrorisme qui a frappé le pays à plusieurs reprises cette année, poussant les autorités à décréter l’état d'urgence. Avant l'attentat-suicide du 24 novembre dernier perpétré contre la sécurité présidentielle, qui a fait 12 morts dans la capitale, deux autres attaques meurtrières ont ensanglanté le pays cette année : 22 personnes ont été tuées en mars au musée du Bardo à Tunis, puis trois mois plus tard, en juin, 38 touristes ont trouvé la mort près de Sousse (centre-est).

Invité cette semaine sur le plateau de France 24, l’un des lauréats du prix Nobel, Abdessatar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), avait lié la lutte contre le terrorisme à la question des droits de l’Homme et à la démocratie. "Il n’y aura de paix qu’avec la démocratie, car le despotisme et la dictature favorisent le terrorisme, argumente-t-il. On doit donc bâtir la démocratie partout dans le monde pour sauver la paix, tel est le message que je souhaite transmettre à l’occasion de la remise du prix".

Avec AFP