Alors qu'Ankara et Moscou traversent une grave crise diplomatique depuis la destruction d'un avion russe par la Turquie, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a accusé la Russie de tentative de "nettoyage ethnique" en Syrie.
Un peu plus de deux semaines après la destruction par la Turquie d’un chasseur-bombardier russe à la frontière syrienne, la tension continue de monter entre les deux pays. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a ainsi accusé, mercredi 9 décembre, Moscou de chercher à commettre un "nettoyage ethnique" dans la province syrienne de Lattaquié.
"Ils veulent expulser [les Turkmènes et les sunnites], ils veulent le nettoyage ethnique de cette région pour que les bases du régime et de la Russie à Lattaquié et à Tartous soient protégées", a-t-il ainsi expliqué lors d'une rencontre avec des correspondants de presse étrangers à Istanbul.
Le chef du gouvernement a également affirmé que les frappes russes contre les rebelles combattant l'Organisation État islamique étaient "en train de renforcer" les jihadistes.
"Prête à travailler avec la Russie"
Ahmet Davutoglu a toutefois déclaré que la Turquie était "prête à travailler avec la Russie" afin d’éviter que ne se reproduisent des "incidents similaires" au crash de l’avion russe, qui a eu lieu le 24 novembre dernier, ajoutant que "sans coordination […], il y aura toujours des accidents ou des confrontations inutiles".
Devant les journalistes de la presse étrangère, le Premier ministre s'est également félicité de l'ouverture d'une "nouvelle ère" dans les relations entre l'Union européenne et Ankara. "Je suis très optimiste, c'est un très bon départ", a-t-il déclaré en évoquant les conclusions du sommet UE-Turquie du 29 novembre. "L'accord sur la libéralisation des visas pour les ressortissants turcs et la réadmission [des migrants] sera achevé dans les six prochains mois, au plus tard dans les neuf mois", a-t-il ajouté.
Avec AFP et Reuters