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La France n'exige plus un départ de Bachar al-Assad avant une transition politique

Paris revoit sa position. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a déclaré, dans un entretien publié samedi par "Le Progrès de Lyon" qu'il n'envisageait plus un départ du président syrien avant une transition politique dans le pays.

La France continue d'infléchir sa position sur le dossier syrien. En effet, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré que Paris n'envisageait plus un départ du président Bachar al-Assad avant une transition politique en Syrie, dans un entretien publié samedi 5 décembre par un quotidien régional.

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"La lutte contre Daech (l'organisation de l’État islamique en arabe) est décisive, mais ne sera totalement efficace que si l'ensemble des forces syriennes et régionales s'unissent. Comment est-ce possible tant que Bachar al-Assad préside, lui qui a commis tant d'atrocités, et qui a contre lui une grande partie de sa population ?" s'interroge le chef de la diplomatie française dans les colonnes du "Progrès".

"Une Syrie unie implique une transition politique. Cela ne veut pas dire que Bachar al-Assad doit partir avant même la transition, mais il faut des assurances pour le futur", précise Laurent Fabius dans cet entretien.

La France revient officiellement sur sa position

Cette déclaration officialise l’évolution de la position française qui depuis quelques temps ne fait plus du départ du président Assad un préalable. Jeudi dernier, en marge de la conférence internationale sur le climat, le ministre français avait déjà envisagé une possible collaboration avec l'armée syrienne, dont Bachar al-Assad ne serait plus le chef.

"Il n'est pas possible de travailler avec l'armée syrienne tant que M. Bachar al-Assad est à sa tête. Mais à partir du moment où il y aura eu une transition politique et où M. Bachar ne sera pas le chef des armées, on peut très bien s'associer à ce qui sera l'armée syrienne. Mais dans une transition politique opérée", avait-il alors déclaré.

Lutter contre l’EI en priorité

Après les attentats meurtriers du 13-Novembre, revendiqués par l'EI, Paris a fait de la lutte contre le groupe jihadiste sa priorité, mettant en sourdine sa position, maintes fois réitérée, du "ni, ni" (Ni Bachar, ni EI).

La France, comme les États-Unis et les pays membres de la coalition internationale qui luttent par des bombardements aériens contre l'EI en Syrie et en Irak, est à la recherche de solutions politiques ou militaires impliquant les acteurs locaux ou régionaux qui pourraient mettre fin à plus de quatre ans de guerre en Syrie.

"L'expérience des dernières décennies, que ce soit en Irak ou en Afghanistan, montre que des forces occidentales au sol apparaissent vite comme des forces d'occupation. Les opérations doivent être menées par des forces locales : syriennes modérées, arabes, kurdes, le cas échéant en coordination avec l'armée syrienne, ce qui est impossible sans transition politique", a ajouté Laurent Fabius au quotidien régional.

Avec AFP