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Lundi, un exercice simulant une attaque terroriste dans une université de Nairobi a provoqué la mort d'une employée. Une quarantaine d'étudiants ont également été blessés. Certains d'entre eux affirment ne pas avoir été informés de l'opération.

L'exercice de simulation a viré à la panique puis au drame dans une université de Nairobi au Kenya, où un membre du personnel est décédé et une quarantaine d'étudiants ont été blessés lundi 30 novembre, après avoir cru à une attaque terroriste.

Une femme de 33 ans, membre du personnel de l’établissement "est décédée de graves blessures à la tête", a indiqué dans la soirée Betty Ngala, directrice de la communication de l'université Strathmore, établissement privé homologué par le gouvernement. Selon elle, une quinzaine de blessés restaient hospitalisés lundi soir et 22 n'ont pas nécessité d'hospitalisation. "La plupart souffrent de fractures aux membres, après avoir sauté d'étages élevés", a-t-elle précisé.

À l'hôpital Nairobi West, "deux patients sont dans un état critique et 14 sont dans un état stable, la plupart souffre de fractures, les autres de blessures à la tête", a indiqué l'un des médecins, le Dr Evans Mwendwa, à la radio Capital FM. D'autres étudiants ont été transportés vers d'autres hôpitaux.

Les étudiants ne savaient pas qu’il s’agissait d’un exercice

L’exercice de sécurité à l’origine de ce drame avait pourtant été autorisé par la direction de l'université et organisé conjointement avec la police. Cette simulation visait "à tester la préparation de la communauté universitaire et des équipes de secours en cas d'attaque. Malheureusement, certains étudiants et membres du personnel ont paniqué et ont été blessés", a souligné la direction de l'établissement dans un communiqué.

Des étudiants blessés ont raconté à Capital FM n'avoir pas été informés de l'exercice. Ils ont paniqué en entendant des tirs et en voyant des hommes vêtus comme les islamistes, portant notamment des keffieh. Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des étudiants dangereusement perchés, debout, sur des corniches étroites aux 3e et 4e étages d'un bâtiment.

"J'ai sauté par la fenêtre"

"Après ce que nous avons vu à Garissa et au Westgate" – l’attaque d’un centre commercial de Nairobi en septembre 2013 par un commando shebab avait fait au moins 67 morts - "je n'ai pas perdu une minute, j'ai sauté par la fenêtre et juste après je me suis aperçu que je ne pouvais plus bouger parce que je m'étais cassé la jambe", a raconté un étudiant qui n'a pas donné son nom à Capital FM.

"C'est très grave de ne nous avoir rien dit. Après avoir entendu des tirs, j'ai couru parce qu'il y avait des gars habillés comme les Shebab, comme ceux que nous avons vu au Westgate", a raconté Joseph, un autre étudiant, à la radio.

En avril, un commando des islamistes somaliens shebab avaient donné l'assaut à l'université de Garissa, dans l'est du Kenya, faisant 148 morts dont 142 étudiants, la plupart exécutés de sang froid. Une dizaine de jours plus tard, l'explosion d'une ligne électrique sur un campus de la banlieue de Nairobi avait suscité la panique dans la résidence universitaire, poussant plusieurs étudiants à se défenestrer et provoquant une gigantesque bousculade. Un étudiant avait été tué et quelque 150 blessés, dont au moins 20 grièvement.

Le chef de la police de Nairobi, Japheth Koome, a pourtant assuré que "toutes les procédures en vigueur ont été suivies" pour l'exercice de lundi. "De tels exercices sont très importants pour jauger de la préparation, en cas d'un quelconque événement" a-t-il ajouté.

Avec AFP