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Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé jeudi à une réaction européenne face à la menace terroriste. Une réunion est organisée vendredi à Bruxelles entre les ministres européens de l'Intérieur et de la Justice.
"Chacun doit comprendre qu'il est urgent que l'Europe se reprenne, s'organise et se défende contre la menace terroriste", a déclaré jeudi 19 novembre le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve lors d’une déclaration à la presse.
Le ministre, qui appelle à une "prise de conscience collective de tous les ministres et parlementaires européens concernés", doit se rendre vendredi 20 novembre à Bruxelles pour une réunion des ministres européens de l'Intérieur et de la Justice, convoquée en urgence à la demande de la France.
Une semaine après les attentats qui ont ensanglanté la capitale française et fait près de 130 morts, Bernard Cazeneuve souhaite "renforcer la réponse européenne". "La coopération dans la lutte antiterroriste est cruciale", a-t-il martelé.
"Aucune information émanant de pays européens [...] n'a été transmise à Paris"
Alors que la mort d’Abdelhamid Abaaoud, l’organisateur présumé des attaques du 13 novembre, a été confirmée jeudi, le Premier ministre Manuel Valls a reconnu que les services de renseignements "ne [savaient] pas" comment il était entré en France. "Aucune information émanant de pays européens [...] suggérant qu'il ait pu arriver en Europe et cheminer jusqu'à la France" n'a été transmise à Paris, a, de son côté, assuré Bernard Cazeneuve.
La réunion des ministres européens de l'Intérieur et de la Justice de vendredi devrait permettre à la France d'avancer sur les priorités affirmées par François Hollande devant le Congrès lundi : "la lutte contre le trafic d'armes", "la mise en place des contrôles coordonnés et systématiques aux frontières" de l'espace Schengen, ainsi que "l'approbation, avant la fin de l'année 2015" du PNR européen [un fichier de données sur les voyageurs aériens, ndlr] "pour assurer la traçabilité du retour des jihadistes".
Sur le renforcement du contrôle des armes à feu, la Commission européenne a déjà adopté mercredi une série de propositions législatives, comme l'interdiction de certaines armes semi-automatiques ou des nouvelles règles communes de marquage.
Révision de Schengen
Mais l'offensive française permet aussi de mettre la pression sur la Commission pour qu'elle propose une révision ciblée du code frontières Schengen, et sur le Parlement européen pour faire avancer le PNR notamment.
Or la question des contrôles aux frontières risque de faire émerger le dossier des migrants dans les discussions. En effet l'un des kamikazes, à côté duquel a été retrouvé un passeport syrien vraisemblablement faux, est passé en Europe par la Grèce où il a été contrôlé début octobre parmi le flot de candidats à l'asile. La crainte, au niveau européen, est que cette découverte n'alimente un mouvement de rejet généralisé face à l'accueil de réfugiés.
Mercredi, François Hollande s'est voulu rassurant. "Nous aurons à faire les vérifications nécessaires avant d'accepter des réfugiés sur notre sol. C'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous continuerons à faire", a-t-il assuré.
"Il faut faire attention à ne pas lier les sujets, mais on a besoin d'avoir des garanties sur les personnes qui entrent dans l'espace Schengen", souligne-t-on dans l'entourage de Bernard Cazeneuve. "C'est un sujet que l'Union européenne va devoir traiter très vite."
Avec AFP