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Le rapport de l'agence mondiale antidopage sur la corruption au sein de la Fédération internationale d'athlétisme est attendu ce lundi. Selon des responsables, ce scandale hors norme pourrait bouleverser le fonctionnement de ce sport.

Le scandale de corruption au sein de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) est-t-il encore plus dévastateur que celui de la Fifa ? C’est en tout cas ce que pensent certains des auteurs du rapport de l’agence mondiale antidopage (AMA) qui doit être rendu public lundi 9 novembre.

Selon Richard McLaren, professeur de droit canadien, qui a enquêté sur les pratiques de l’IAAF sur fond d’accusations de contrôles antidopage positifs truqués, il s’agit "d’une échelle de corruption totalement différente que celle du scandale Fifa". Interrogé par le "Sunday Times", il estime que le rapport pourrait même "bouleverser le fonctionnement de ce sport".

Dans ces conclusions, l’AMA devrait ainsi confirmer que des responsables de l'IAAF, en particulier son ancien président Lamine Diack, sont soupçonnés d'avoir reçu des sommes d'argent en contrepartie de la couverture de pratiques dopantes, principalement en Russie.

Le Sénégalais Diack a déjà été mis en examen la semaine dernière par la justice française pour corruption passive et blanchiment d’argent. Son conseiller juridique Habib Cissé, ainsi que l’ancien médecin responsable de la lutte antidopage à l’IAAF Gabriel Dollé, ont aussi été mis en examen pour corruption passive.

D’après Médiapart et Lyon Capitale, qui ont pu avoir accès aux conclusions du rapport, deux des fils de Lamine Diack sont également impliqués. En Russie, la fédération d'athlétisme aurait par ailleurs fait chanter ses propres athlètes pour qu’ils payent de leur poche le silence de l’IAAF sur ces pratiques.

>> À lire sur France 24 : "Athlétisme : la Fédération internationale aurait étouffé une étude sur le dopage"

"Rebâtir la confiance dans notre sport"

Pour tenter de sauver les apparences, la Fédération internationale a déjà annoncé que quatre procédures disciplinaires avaient été ouvertes à l'encontre de Gabriel Dollé, Pape Massata Diack, un des fils de Lamine Diack, Valentin Balakhnichev, ancien trésorier de l'IAAF et ex-président de la Fédération russe, ainsi que son compatriote russe Alexei Melnikov, ancien entraîneur national de la marche.

Le successeur de l’ancien responsable de l’IAAF, le Britannique Sebastian Coe, a déjà annoncé que la tâche qui l’attend pour sortir de ce scandale est immense : "Mon travail est désormais très simple et sans ambiguïté. Il faut rebâtir la confiance dans notre sport".

Avec AFP et Reuters