
Au moins 17 personnes sont mortes jeudi dans le sud-est du pays, après l'effondrement d'un barrage minier qui a entraîné une gigantesque coulée de boue sur un village.
Un barrage minier s'est effondré jeudi 5 novembre dans le sud-est du Brésil, provoquant une gigantesque coulée de boue qui a ravagé un village entier. Au moins 17 personnes ont trouvé la mort dans le drame.
"Il y a 17 morts et plus de cinquante blessés. Le nombre de disparus va dépasser les 40, mais ce chiffre n'est pas encore officiel", a déclaré à l'AFP Adaõ Severino Junior, commandant des pompiers de la ville de Mariana.
"Le nombre de blessés a dépassé les 50", a-t-il ajouté au téléphone depuis le village aux trois-quart submergé de Bento Rodrigues, où il participait aux secours. "C'est une situation dramatique. Il fait noir. Il y a beaucoup de boue. Les recherches vont se poursuivre toute la nuit", a-t-il indiqué. Ce village, peuplé d'environ 600 habitants, en majorité des employés de la compagnie minière Samarco, a été totalement envahi par la rivière de boue.
Des maisons englouties jusqu'au toit par une boue rouge et épaisse, d'autres à moitié submergées ou détruites, des voitures embourbées : les images d'hélicoptère diffusées avant la tombée de la nuit par la chaîne de télévision Globo montraient d'impressionnantes scènes de dévastation.
Le barrage de Fundao, où travaillaient 25 personnes, retenait des "boues toxiques de déchets minéraux sur une superficie équivalent à 10 stades de football", a expliqué le président du syndicat local des mineurs Ronaldo Bento.
Pour une raison encore inconnue, le barrage a cédé en milieu d'après-midi, libérant une coulée de boue "qui s'est répandue sur deux kilomètres" dans la vallée jusqu'au village, a expliqué ensuite ce syndicaliste à l'AFP.
Le travail des secouristes rendu difficile par la coulée de boue
Cette situation empêchait les secours d'accéder à la localité ravagée. "Nous avons survolé toute la zone. Toutes les voies d'accès ont été obstruées" par la coulée de déchets miniers, a déclaré à l'AFP une membre de la police militaire de Mariana, joint par téléphone depuis Rio.
Pour compliquer encore plus la tâche des secouristes, la boue a renversé des poteaux électriques, entraînant une coupure de courant. À la nuit tombée, la zone du sinistre était plongée dans l'obscurité.
La présidente Dilma Rousseff a proposé au gouverneur de l'État de Minais Gerais, Fernando Pimentel, l'aide de l'armée et de la défense civile nationale.
La compagnie Samarco s'est également dite totalement mobilisée "pour assister les personnes et minimiser les dommages à l'environnement". L'entreprise est détenue à parts égales par le géant minier brésilien Vale et le groupe australien BHP Billiton.
L'État de Minas Gerais où la catastrophe s'est produite, est le cœur minier du Brésil depuis le XVIe siècle. L'exploitation de l'or, qui a fait sa richesse initiale, a été remplacée depuis par l'extraction de nombreux minerais et de pierres semi-précieuses, en particulier le minerai de fer.
Avec AFP