Le scandale de tricherie sur les émissions polluantes des moteurs Volkswagen s'est étendu avec la découverte d'"incohérences" sur le niveau de CO2 de 800 000 véhicules et au lendemain de nouvelles accusations des autorités américaines.
Nouveau scandale chez Volkswagen. Après l’affaire des tricheries sur les émissions polluantes, le numéro deux mondial de l'automobile a indiqué, mardi 3 novembre, que des "incohérences inexpliquées" sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) avaient été découvertes sur environ 800 000 véhicules au cours d'une enquête interne.
Lors de tests, les niveaux de CO2 sont apparus trop bas par rapport à ce qu'ils auraient dû être, a expliqué un porte-parole à l'AFP. Le groupe a décidé de passer en revue toutes ses différentes procédures sur les moteurs diesel, après la révélation fin septembre de l’installation d'un logiciel faussant les résultats des tests anti-pollution sur onze millions de véhicules. Ce logiciel servait à masquer le niveau réel d'émission d'oxydes d'azote (NOx), polluants atmosphériques toxiques, et non de dioxyde de carbone.
Pour l'heure, Volkswagen, qui fabrique des voitures sous douze marques différentes, "évalue les risques économiques à environ deux milliards d'euros" à la suite de cette nouvelle affaire. Le constructeur insiste toutefois sur le fait que "la sécurité de ses voitures n'est pas remise en question". Le porte-parole de Volkswagen a précisé que les modèles concernés par ces irrégularités étaient essentiellement des moteurs diesel 1,4 litre, 1,6 litre et 2 litres dans des modèles de VW, Skoda, Audi et Seat. Un moteur essence est également concerné.
Audi et Porsche dans le viseur
La direction de Volkswagen a promis mardi de "commencer immédiatement à discuter avec les autorités concernées des conséquences" de ce dernier volet du scandale. "Depuis le début, je me suis engagé à ce que nous expliquions les événements complètement et sans ménagement. Rien ni personne ne nous arrêtera. C'est un processus douloureux, mais il n'y a pas d'autre alternative", a déclaré dans le communiqué Matthias Müller, qui a pris les rênes du groupe en septembre après l'éviction de Martin Winterkorn quand l'affaire des moteurs truqués a émergé.
Ce scandale n'en finit pas de plomber Volkswagen. Alors que les derniers chiffres d’immatriculation de voitures neuves n’ont pas été réjouissants pour Volkswagen en octobre, le groupe a déjà passé 6,7 milliards d'euros de provisions pour faire face aux premières conséquences financières. Le groupe doit rappeler toutes les voitures concernées et les remettre aux normes. Il va aussi faire face à une kyrielle de procès.
D’autant que le scandale des moteurs truqués avait déjà connu un autre rebondissement lundi. L'agence américaine de protection de l'environnement (EPA), qui avait la première révélé la tricherie début septembre, a accusé le groupe allemand d'avoir violé les normes d'émission de gaz polluants également avec des moteurs diesel 3 litres des marques haut de gamme Audi et Porsche. Selon l'EPA, au moins 10 000 véhicules seraient concernés aux États-Unis par les nouveaux soupçons. Volkswagen a démenti l'accusation.
Avec AFP