L'Ossétie du Sud élit son Parlement ce dimanche, neuf mois après la guerre entre la Russie et la Géorgie à l'issue de laquelle Moscou avait reconnu l'indépendance de la province.
AFP - Les bureaux de vote ont ouvert dimanche en Ossétie du Sud, république séparatiste géorgienne pro-russe qui élit son Parlement dans le premier scrutin après la guerre russo-géorgienne d'août pour le contrôle de ce territoire reconnu dans la foulée par Moscou.
Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 locales (04H00 GMT), a constaté une journaliste de l'AFP. Le vote se poursuivra jusqu'à 16H00 GMT. Les premiers résultats sont attendus à 18H00.
Les électeurs pourront faire leur choix dans 88 bureaux de vote en Ossétie du Sud, ainsi que dans des bureaux de vote supplémentaires ouverts dans la république voisine russe d'Ossétie du Nord et à Moscou.
L'enjeu du scrutin, outre la reconstruction de ce petit territoire de 50.000 habitants coincé entre la Russie et le reste de la Géorgie, est l'avenir de son président Edouard Kokoïty, ancien champion de lutte.
Quatre partis politiques sont en lice pour les 34 sièges au Parlement, deux autres, non loyaux à M. Kokoïty, n'ayant pas été enregistrés par la Commission électorale centrale.
Selon les analystes, Edouard Kokoïty cherche à s'assurer une large majorité au Parlement afin de pouvoir amender la Constitution et briguer un nouveau mandat en 2010.
"Kokoïty fait tout ce qu'il peut, mais nous attendons quelque chose de mieux", a dit à l'AFP Anjela Tedeïeva, institutrice de 32 ans. Le jardin d'enfants, où elle a travaillé, a été détruit pendant la guerre et n'a jamais été reconstruit.
Politiquement, économiquement, militairement, le petit territoire est plus que jamais dans l'orbite de Moscou, la Russie ayant budgété plus de dix milliards de roubles (230 millions euros) d'aides pour l'Ossétie du Sud.
"C'est grâce à la Russie que nous existons aujourd'hui. Si la Russie ne nous avait pas aidé, nous aurons déjà été craqués", a estimé Elena Djaviïeva, 72 ans.
Plus de 80 observateurs internationaux vont surveiller le déroulement du scrutin, selon la Commission électorale centrale. De son côté, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a refusé d'envoyer ses observateurs en Ossétie du Sud, la république n'étant pas reconnue neuf mois après la guerre russo-géorgienne, sauf par la Russie et le Nicaragua.