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Vive polémique autour du "diplôme de torero" pour les lycéens espagnols

L'Éducation nationale espagnole travaille actuellement sur un avant-projet de décret destiné à créer une formation professionnelle en tauromachie pour les élèves de secondaire. Tollé des anti-corrida sur les réseaux sociaux.

Un Bac pro torero. L’idée a de quoi surprendre mais elle est très sérieusement étudiée par l’Éducation nationale espagnole, qui travaille sur un avant-projet très détaillé d'une formation en tauromachie, selon le quotidien espagnol "El Pais" qui s’est procuré les documents ministériels.

Ce "diplôme de torero" est destiné aux élèves du secondaire qui souhaitent se former aux différents métiers de la tauromachie. Le programme prévoit 2 000 heures d’enseignement théorique et pratique comprenant, entre autres domaines, l'étude de l'histoire de la tauromachie ou l’enseignement des mouvements-clé des toreros.

#FPtauromaquia - Viñeta de @malagonhumor #Educación pic.twitter.com/lvrxSU98Zq

— Democracia real YA! (@democraciareal) 26 Octobre 2015

"Une manifestation artistique"

Le jeune diplômé pourra ensuite devenir banderillo, (l’homme chargé de planter les banderilles dans le taureau), picador, (cavalier dont le rôle consiste à piquer le taureau), novillo, (matador débutant), ou encore gardien de troupeaux.

"La tauromachie est une manifestation artistique sans idéologie qui fait partie du patrimoine historique, artistique, culturel et ethnographique de l'Espagne", peut-on lire sur le document de présentation du projet. Une opinion qui est loin d’être partagée par tous. Irene Rigau, une responsable de l’Éducation nationale espagnole, s’est indignée de ce projet sur les ondes de Catalunya Ràdio, la semaine dernière. "Nous devons aider les élèves à compléter leur formation dans les matières générales et au lieu de cela, on veut faire d’eux des assistants des tueurs de taureaux", a-t-elle fulminé.

Filosofía - Ilustración de Alejandro Cervantes #Educación #FPtauromaquia pic.twitter.com/F5KnsciZtJ

— Democracia real YA! (@democraciareal) 26 Octobre 2015

Sur la Toile, les anti-corrida portent l'estocade au projet

Mêmes banderilles plantées contre le projet gouvernementales sur les réseaux sociaux. Nombre d’internautes ont fait part de leur indignation sur la Toile à grand renfort de commentaires acerbes et de photographies choc sous le hashtag #FPtauromaquia. "Le ministère de l’anti-culture financera aussi le matériel scolaire", ironise @ratonmorado, illustrant son propos d’un cliché montrant une main ensanglantée tenant un poignard. "On va créer une formation professionnelle pour torturer un animal jusqu’à la mort, c’est lamentable", s’indigne un autre abonné sur son compte Twitter @juanmaa0007. "On va supprimer la philosophie du programme parce que ce n’est pas important et on préfère apprendre aux élèves à devenir des tueurs", s’énerve à son tour @__emlr.

En vez de educación para la ciudadanía el @popular nos cuela por la puerta trasera #FPtauromaquia ... #SinPalabras pic.twitter.com/1cpIAmN6eD

— ★Antídoto★ (@Yo_Soy_Asin) 19 Octobre 2015

D’après le journal "El Pais", ce projet de formation initié par le gouvernement a été motivé par la crainte que la tauramachie ne disparaisse. L’actuel pouvoir craint que les régions de gauche des Baléares et de Valence ne suivent les traces de la Catalogne et des Canaries, qui ont interdit la corrida sur leurs terres.