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Alors que Moscou avance ses pions dans le dossier syrien, les chefs de la diplomatie russe, américaine, turque et saoudienne se retrouvent, vendredi, à Vienne pour des pourparlers inédits sur le conflit.

Les chefs des diplomaties américaine, russe, saoudienne et turque se retrouvent à Vienne, vendredi 23 octobre, pour une série de pourparlers sur la crise syrienne.

Le point d'orgue de ce ballet diplomatique inédit sera une réunion quadripartite entre l'Américain John Kerry, le Russe Sergueï Lavrov, le Saoudien Adel al-Jubeir et le Turc Feridun Sinirlioglu, signe de l'internationalisation d'une guerre, qui a fait plus de 250 000 victimes depuis mars 2011.

Une réunion tripartite États-Unis-Arabie saoudite-Turquie, également inédite, est aussi programmée dans la matinée. Elle sera suivie d'un nouvel entretien entre John Kerry et Sergueï Lavrov.

Effacement des Européens sur la question syrienne

Les positions entre, d'un côté le camp hostile au maintien au pouvoir du président Bachar al-Assad, Washington et ses alliés Ryad et Ankara et, de l'autre côté, Moscou, protecteur du régime Assad, demeurent antagoniques sur la Syrie. Signe de l’effacement des Européens sur la question syrienne, ni la France ni l’Allemagne n’ont été conviés à cette grand-messe diplomatique. Pas plus que l’Iran, l’autre allié indéfectible du clan Assad, peut-être pour ne pas froisser les puissances sunnites que sont la Turquie et l’Arabie saoudite.

L’une des questions centrales de cette réunion traitera immanquablement de l’avenir personnel du président syrien, et son éventuel maintien au pouvoir. Moscou semble déterminé à ne pas lâcher son allié comme le prouvent la rencontre Poutine-Assad de mardi, ainsi que l'appui militaire russe qui bénéficie sur le terrain aux forces du régime.

"Pas de solution militaire" à la guerre en Syrie selon Washington

Avant de dépêcher son ministre Lavrov à Vienne, le président russe Vladimir Poutine, qui s’affiche désormais comme l’acteur incontournable dans le règlement militaire et politique du conflit, a affirmé jeudi que "l'objectif des États-Unis était de se débarrasser d'Assad". Au contraire, a fait valoir maître du Kremlin, "notre but est de vaincre le terrorisme [...] et d'aider le président Assad à revendiquer la victoire contre le terrorisme".

En réponse, Washington et ses partenaires martèlent qu'il n'existe "pas de solution militaire" à la guerre en Syrie et qu'il faut chercher une porte de sortie politique. En visite jeudi à Berlin, avant d'arriver dans la soirée à Vienne, John Kerry n'a pas explicitement réclamé le départ d'Assad mais il a estimé devant la presse que la seule "chose qui se dresse sur le chemin [d'une solution politique] est une personne du nom d'Assad, de Bachar al-Assad". Mais après avoir exigé inlassablement le départ immédiat du président syrien, comme préalable à un processus politique, les États-Unis ont mis de l'eau dans leur vin, en admettant ces derniers mois que le calendrier était négociable.

Avec AFP