L’armée syrienne poursuit sa reconquête du terrain grâce à l’appui de l’aviation russe, qui bombarde sans relâche depuis 13 jours. Les États-Unis, de leur côté, ont fourni des munitions à des groupes jugés "modérés", hostiles à l’EI.
L'armée syrienne regagne du terrain. Forte de l'appui crucial de l'aviation russe, qui bombarde sans relâche des positions "terroristes" depuis 14 jours, les troupes loyales à Bachar al-Assad ont avancé sur plusieurs fronts, lundi 12 octobre, au prix de violents combats avec les rebelles islamistes.
Les Russes ont bombardé lundi les positions de rebelles islamistes alliés au Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda qui a appelé en réponse, mardi, les jihadistes du Caucase à frapper la Russie. Au sol, l'armée et ses alliés - les milices pro-régime, les combattants du Hezbollah libanais et des militaires iraniens - tentaient de reprendre le terrain perdu dans le centre, l'ouest et le nord du pays.
Depuis le début de l’offensive russe, l’armée syrienne a annoncé la reconquête de plusieurs localités, comme la zone franche d’Alep ou celle de Kafar Nabouda, dans la province centrale de Hama. Elle ambitionne, à terme, de reprendre la plaine de Sahl al-Ghab, à l'intersection des provinces de Hama, Lattaquié et d'Idleb. Les rebelles s'en étaient en grande partie emparés, menaçant Lattaquié et Hama, tenues par l'armée.
Les Américains parachutent des munitions à la rebellion
Si elle permet aux troupes de Bachar al-Assad d’avancer, l’intervention russe continue de faire grincer des dents. L’UE a sommé Moscou de "cesser immédiatement" ses frappes contre les insurgés "modérés" et estimé qu'il "ne peut y avoir de paix durable avec les dirigeants actuels".
Également hostiles à l’intervention russe en Syrie, les États-Unis ont eux choisi de venir en aide à d'autres rebelles combattant le groupe jihadiste État islamique (EI). Ils ont parachuté 50 tonnes de munitions de petit calibre et des grenades "à des groupes arabes syriens dont les responsables ont fait l'objet de vérifications appropriées par les États-Unis", selon le commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom).
Selon le colonel Steve Warren, un porte-parole militaire américain basé à Bagdad, les munitions parachutées sont destinées à la "coalition arabe syrienne". Cette dernière se bat depuis plusieurs mois contre l'EI dans le nord-est de la Syrie, dans la région au nord de Raqa notamment, a-t-il précisé. Cette alliance comprend de 4 000 à 5 000 combattants, selon le colonel Warren.
Concilier Russes et Américains, un vœu pieu ?
Dans ce conflit rendu très complexe par la multitude des acteurs, les Russes appuient Bachar al-Assad en jugeant tous ceux qui lui sont opposés sur le terrain comme des "terroristes", alors qu'Américains et Européens insistent sur un départ d'Assad.
L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré lundi qu'il espérait amener la Russie et les États-Unis à s'entendre sur la formation d'un ou plusieurs "groupes de contact" à même de mener des négociations de paix en Syrie.
Le diplomate se trouve mardi à Moscou, où il doit rencontrer le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov pour des discussions sur le conflit qui le conduiront ensuite à Washington. Du fait de l'aggravation de la situation, "il est plus urgent que jamais d'amener le gouvernement syrien et l'opposition à entamer le dialogue", a-t-il souligné.
Avec AFP et Reuters