Ridha Charfeddine, député du premier parti tunisien Nidaa Tounès, a été visé, jeudi à Sousse, par plusieurs balles alors qu'il se rendait en voiture à son travail. Une opération de ratissage est en cours, selon le ministère de l'Intérieur.
Ridha Charfeddine, un député du parti Nidaa Tounès, la première force politique de Tunisie, a affirmé avoir été victime, jeudi 8 octobre, d'une tentative d'assassinat par balles à Sousse, ville du centre du pays qui fut, en juin, le théâtre d'un attentat sanglant revendiqué par le groupe État islamique (EI). "Vers 9 h 45 [heure locale], alors que je me rendais à mon travail, un véhicule sur la route a tiré sept ou huit balles sur moi", a précisé le député dans une déclaration à la radio privée Jawhara FM.
Interrogé par l'AFP, le chargé de communication du ministère de l'Intérieur, Walid Louguini, a assuré que des "unités sécuritaires" s'étaient rapidement rendues sur place et avaient observé neuf impacts de balle sur la voiture du député.
"Une opération de ratissage est en cours" pour tenter de retrouver les auteurs et le ministère "a accédé à une demande de protection de Ridha Charfeddine et de sa famille", a-t-il ajouté. Selon lui, le député a signalé que le véhicule du tireur était de couleur blanche mais il n'a pas pu relever son immatriculation.
"C'est un miracle que je sois encore vivant"
"Je n'ai pu voir que le tireur assis sur le siège arrière de ce véhicule", a ajouté à la radio Ridha Charfeddine, qui est également président de l’Étoile sportive de Sahel (ESS), un club de football de première division. "C'est un miracle que je sois encore vivant", a-t-il encore dit.
Les 6 février et 25 juillet 2013, la Tunisie avait été secouée par l'assassinat des opposants de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, abattus par balles devant leur domicile. Ces deux meurtres ont été attribués par les autorités à la mouvance jihadiste. En décembre 2014, des extrémistes ralliés à l'EI avaient revendiqué l'assassinat de ces deux opposants.
Ridha Charfeddine est l’un des actionnaires de la chaîne Attessia TV, fondée par le journaliste Moez Ben Gharbia. Ce dernier a publié, le 4 octobre, une vidéo dans laquelle il menaçait de dévoiler l’identité des assassins de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi.
Intervenant sur la télévision nationale Watania, Ridha Charfeddine a toutefois refusé de commenter un éventuel lien entre la vidéo de Moez Ben Gharbia et la tentative d'assassinat dont il a été victime.
Avec AFP