Au menu de cette revue de presse française, mardi 6 octobre, les violences qui ont émaillé hier le comité central d'entreprise d'Air France, d'où son DRH s'est enfui la chemise déchirée, après avoir été pris à partie par des salariés. Il venait d'annoncer un nouveau plan de licenciements.
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À la une de la presse française, ce matin, une image: le directeur des ressources humaines d’Air France, la chemise déchirée, pris à partie, hier, à Orly, par des employés de la compagnie lors du comité central d’entreprise.
"C’est la photo qui symbolise la crise chez Air France", d’après le site Slate, qui rapporte que Xavier Broseta a dû être évacué par des gardes du corps et qu’il a même dû escalader des barrières pour se sauver. Broseta, ce dirigeant que le magazine "Stratégies" présentait l’année dernière comme le "DRH qui transform(ait) Air France sans turbulences". On le retrouve en une du "Parisien", qui rappelle qu’il venait d’annoncer la suppression de 2 900 postes au sein de la compagnie. La nouvelle a mis le feu aux poudres et donné lieu à un spectacle "injustifiable", d’après "Le Parisien", qui évoque "un suicide français", celui d’une compagnie "déjà affaiblie par la stratégie suicidaire de ses pilotes, plombée par des grèves indécentes aux conséquences financières désastreuses". Et d'ajouter: "dans cette affaire, c’est l’image de la France qui est tournée en ridicule".
"Le Figaro" juge "inqualifiables" les violences d’hier. "Les extrémistes d’Air France vont-ils tuer la compagnie ?" Le journal demande à ce que le comportement de la "poignée de gros bras syndiqués (qui aurait) fait le coup de poing" soit "réprimé(e) avec la plus grande sévérité". La compagnie est en train de "jouer sa survie", prévient le journal, qui voit dans l’affaire Air France le symbole du "blocage social dont souffre (le pays)". "Qu’il s’agisse d’une entreprise ou de grands sujets nationaux comme les retraites, le droit du travail ou encore l’assurance-chômage, les mêmes oppositions apparaissent systématiquement. Au nom des avantages acquis, il se trouve, à chaque fois, une opposition syndicale pour interdire de mettre en œuvre des solutions d’avenir. À l’échelle de la nation, cette intransigeance obtuse conduit à léguer un fardeau de dettes aux générations futures. Pour une entreprise, ce déni de réalité peut valoir condamnation à mort". Le "crash sur le dialogue social d’Air France" est révélateur d’"un malaise français plus général", confirme "L’Opinion".
Air France annonce avoir porté plainte contre les auteurs de ces violences. D’après "Les Échos", ce "dérapage" a suscité la condamnation de la quasi-totalité des syndicats. Le principal syndicat de pilotes assure dans une tribune que ces derniers "acceptent l’idée d’efforts partagés. L’histoire récente de la compagnie le démontre, tant les plans de restructuration, les projets d’entreprise ou de réduction des coûts se sont succédé depuis plus de vingt ans". Le SNPL pointe plutôt "le contexte national, les décisions récentes des pouvoirs publics et du gouvernement en matière de taxes aéroportuaires Aéroports De Paris, l’octroi de nouveaux droits de trafic à Qatar Airways sur Lyon et Nice, ou encore l’augmentation de la taxe de solidarité" pour expliquer les difficultés du groupe.
Pour "Libération", les pilotes ne sont effectivement pas les seuls responsables de la crise d’Air France. Libé juge que ses difficultés sont dues, notamment, "au différentiel de cotisations sociales entre la compagnie et ses principaux concurrents européens".
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