Au menu de cette revue de presse internationale vendredi, le déluge de feu annoncé en Syrie. Après les frappes russes, les troupes iraniennes vont elles-aussi bientôt prêter main forte aux troupes de Bachar al-Assad. Une stratégie interventionniste et pro-chiite qui pourrait s'avérer contre-productive pour Moscou. Les journaux américains relaient aussi largement cette nouvelle fusillade sur un campus aux États-Unis, qui excède Barack Obama.
La stratégie russe en Syrie est à la Une de nombreux journaux internationaux. "The Independent" titre sur ce déluge de feu, bientôt alimenté par les troupes iraniennes sur le terrain. Dans son édito, le journal britannique estime que cette situation est le résultat d’une "trahison de la Syrie" par les puissances occidentales, qui ont abandonné le pays. La Russie et l’Iran ont rempli le vide laissé par l’épuisement des occidentaux.
Mais cette intervention de la Russie pourrait ne pas avoir les résultats escomptés. Pour le quotidien d’opposition "Moscow Times" l’alliance avec l’Iran est à double tranchant : s’il existe des gains politiques, les gains en matière économique sont plus contestables, notamment sur le long terme. Moscou va permettre ainsi à son allié de revendiquer toute sa place dans le commerce mondial des hydrocarbures, or, il pourrait devenir un concurrent gênant pour la Russie, très dépendante des exportations de pétrole et de gaz. Sceptique également, le magazine économique "Forbes" pose cette question : "Est-ce que la Syrie ne va pas être le Waterloo de Vladimir Poutine ?" Si jamais la Russie ne gagnait pas cette guerre et se retrouvait dans un bourbier, elle pourrait s’en trouver d’autant plus affaiblie sur la scène internationale. Pour le "Guardian", la stratégie russe pourrait être contre-productive et favoriser une escalade des tensions dans la région, profitable à l’organisation de l’État islamique. Selon le quotidien britannique, en confortant la coalition chiite en Syrie aux côtés de l’Iran, Moscou attiserait l’esprit de revanche des sunnites et donc la guerre sainte dans la région.
La presse américaine, elle, revient longuement sur la nouvelle fusillade qui a eu lieu jeudi sur un campus dans l'Oregon. Un nouveau fait divers qui relance l’éternel débat sur les armes à feu outre-Atlantique. Pour le "Daily Beast", c’est la fusillade de trop pour le président Barack Obama, qui en a marre de devoir consoler la nation. Selon lui, la violence liée aux armes à feu est pire que le terrorisme, titre le magazine en ligne. La presse de gauche américaine relaie ce ras le bol : le "Washington Post" titre sur une nouvelle tragédie "exaspérante et qui n’étonne plus personne". Ce journal rappelle que les États-Unis occupent la première place mondiale pour de tels crimes collectifs : il y en a eu déjà 294 depuis le début de l’année.