Farouk Hosni, ministre égyptien de la Culture, avait déclaré en 2008 qu'il "brûlerait les livres israéliens" s'il en trouvait dans les bibliothèques égyptiennes. Il est, depuis, candidat à la tête de l'Unesco et affirme regretter ces propos.
AFP - Le ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, candidat controversé au poste de directeur général de l'Unesco, "regrette" d'avoir déclaré en 2008 qu'il "brûlerait" les livres israéliens s'il en trouvait dans les bibliothèques égyptiennes, dans une tribune publiée mercredi.
"Je suis un homme de paix. Je sais que la paix passe par la compréhension et le respect. Au nom de ces valeurs, je veux revenir sur les mots que j'ai prononcés en mai 2008, qui ont été perçus comme un appel à brûler les livres en hébreu. Ces mots ont choqué et je le comprends", écrit-il dans le quotidien français Le Monde.
"Je veux dire solennellement que je regrette les mots que j'ai prononcés", poursuit-il, assurant: "ces mots sont à l'opposé de ce à quoi je crois et de ce que je suis".
Le ministre de la Culture, qui indique avoir prononcé ces mots "sans intention, ni préméditation", assure que "rien ne (lui) est plus étranger que le racisme, la négation de l'autre ou la volonté de porter atteinte à la culture juive, ou à toute autre culture".
Il affirme que certaines de ses positions passées ont été dictées par "l'indignation devant le sort fait à tout un peuple (palestinien) privé de sa terre et de ses droits".
"Si les mots ont parfois été très durs, il faut les replacer dans le contexte de cette tragédie", a-t-il ajouté.
M. Hosni a déclaré l'an dernier au parlement égyptien, en réplique à une interpellation d'un député de l'opposition: "Je brûlerais moi-même des livres israéliens si j'en trouvais dans les bibliothèques égyptiennes".
Israël, furieux de cette déclaration, vient néanmoins de lever son opposition à la candidature du ministre égyptien, dans un geste d'apaisement, selon un responsable israélien.
En revanche, plusieurs organisations comme le centre Simon Wiesenthal se sont élevées contre la perspective de la désignation de ce ministre à la tête de l'Unesco, l'organisation de l'ONU chargée de la culture et basée à Paris.
Dans une tribune publiée la semaine, des personnalités dont le Prix Nobel de la Paix Elie Wiesel, ont qualifié M. Hosni d'"homme dangereux, un incendiaire des coeurs et des esprits".
Le dépôt des candidatures doit être clos samedi pour une élection en octobre.