
Le chef de l'État, François Hollande, a estimé lundi que la France devait mener des frappes aériennes en Syrie contre l'organisation de l'État islamique. Mardi dernier, une patrouille de Rafale avait effectué ses premiers vols de reconnaissance.
Des frappes contre l'organisation de l'État islamique seront "nécessaires", a déclaré le président français François Hollande, lundi 14 septembre, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue du Nigeria Muhammadu Buhari, à l'Élysée.
"Nous avons annoncé des vols de reconnaissance permettant d'envisager des frappes si c'était nécessaire, et ce sera nécessaire en Syrie", a ainsi estimé le chef de l'État.
Il avait annoncé le 7 septembre que l'aviation française effectuerait, en préalable à d'éventuelles frappes contre des positions de l'organisation de l'État islamique en Syrie, des vols de reconnaissances qui ont débuté mardi dernier.
Jusqu'alors, la France n'avait joint ses forces aux interventions de la coalition internationale qu'en Irak, mais l'ampleur de l'exode syrien vers les pays voisins et l'Europe a incité François Hollande à modifier sa position.
La donne a changé
Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a justifié la décision française d'engager des opérations aériennes en Syrie. "Pour la France, c'est un engagement nécessaire car la donne a changé et nous ne pouvons plus nous permettre de laisser la Syrie, principal repaire de Daech, demeurer un angle mort de notre politique au Levant", a-t-il déclaré à l'université d'été de la Défense à Strasbourg.
Le Parlement doit débattre mardi, sans vote, sur l'engagement militaire français annoncé le 7 septembre par François Hollande en Syrie.
Des troupes russes en Syrie ?
La décision française d’intervenir en Syrie survient en outre au moment où Washington accuse Moscou, allié du régime de Bachar al-Assad, d’avoir déployé des troupes sur le sol syrien. Selon le capitaine Jeff Davis, porte-parole du Pentagone, cité par l’AFP, la Russie serait en train d'établir une base aérienne avancée en Syrie.
"Il a eu un flot continu [d'équipements russe vers la Syrie, NDLR] depuis une dizaine de jours", a-t-il déclaré lundi. Plusieurs dizaines de troupes russes d'infanterie de marine ont également été observées, ainsi que deux bateaux de débarquement, et une dizaine de véhicules blindés de transport de troupe.
Selon des sources américaines, les Russes ont également installé sur un aéroport près de la ville de Lattaquié, fief du régime, des bâtiments préfabriqués, suffisamment pour héberger des "centaines" de personnes.
Des accusations réfutées par la Syrie et la Russie. Toutefois, le Kremlin ne nie pas qu'il envoie du matériel militaire au régime Assad dont il est l'allié. Mais Moscou rejette les accusations d'un déploiement de matériel et de soldats près de Lattaquié.
Avec AFP et Reuters