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Une milice chiite revendique l'enlèvement de 18 Turcs à Bagdad

Dix-huit Turcs, salariés d'une entreprise de travaux publics, ont été enlevés la semaine dernière à Bagdad. Un groupe armé peu connu, qui se fait appeler "Furaq al-Mot", a revendiqué le rapt vendredi, dans une vidéo diffusée sur Internet.

Après l'enlèvement la semaine dernière de 18 Turcs, employés d'une entreprise de travaux publics à Bagdad, une milice chiite a revendiqué le rapt dans une vidéo publiée sur Internet vendredi 11 septembre. Ce groupe armé peu connu adresse à Ankara une liste de demandes en échange de la libération des otages.

La vidéo du groupe, qui se fait appeler "Furaq al-Mot" ("Escadrons de la mort"), montre cinq hommes armés, cagoulés et vêtus d'uniformes noirs. Ils se tiennent derrière 18 hommes agenouillés, présentés comme les travailleurs turcs kidnappés le 2 septembre dernier sur le chantier d'un stade de football à Sadr City, un quartier chiite du nord de la capitale irakienne. Ces hommes donnent devant la caméra leur nom et leur province d'origine.

L'un d'eux en appelle au président turc, Recep Tayyip Erdogan : "Nous sommes des travailleurs qui sont venus gagner leur vie... Nous sommes maintenant des victimes du fait de certaines politiques étrangères."

Ankara doit stopper les jihadistes

Les ravisseurs demandent à la Turquie "d'arrêter le flot de combattants [jihadistes] passant de Turquie en Irak" et d'intervenir auprès de rebelles syriens pour qu'ils lèvent le siège de quatre villages chiites dans le nord de la Syrie voisine. Ils demandent également à Ankara de cesser d'acheter du pétrole du Kurdistan irakien, qu'ils disent "volé".

L'enlèvement des ressortissants turcs est survenu dans un fief des groupes paramilitaires chiites, qui soutiennent les forces gouvernementales dans leur combat contre les jihadistes sunnites de l'organisation État islamique (EI). Ces derniers se sont emparés de vastes portions de territoire en Irak et en Syrie.

La Turquie a longtemps été taxée d'immobilisme face à l'EI, mais elle a frappé pour la première fois fin juillet des cibles du groupe en Syrie et s'est engagée dans la coalition internationale contre les jihadistes menée par les États-Unis.

Avec AFP et Reuters