Une voiture bourrée d'explosifs a été lancée, ce mercredi matin, contre un bâtiment situé non loin d'un poste de police de Lahore (est du Pakistan). Le bilan fait état, pour le moment, de 300 blessés et d'au moins 23 morts.
Une puissante explosion a touché Lahore, la deuxième ville du Pakistan située dans l’est du pays, faisant au moins 23 morts et près de 300 blessés.
L’attentat n'a pas été revendiqué et le bilan n’est, pour l’heure, que provisoire.
Selon un officier de police de Lahore, joint au téléphone par FRANCE 24 peu après l'attaque, un véhicule rempli d’explosifs s’est encastré dans un bâtiment non loin du commissariat situé sur Mall Road, un des principaux axes de la ville. Aucune information ne permet de dire si l’attaque a été perpétrée par un kamikaze.
Des témoins ont indiqué avoir entendu des tirs au moment de la déflagration, qui a retenti à plus de cinq kilomètres du lieu de l'explosion.
Les chaînes de télévision pakistanaise ont diffusé des images de bâtiments détruits et effondrés ainsi que des ambulances dépêchées sur place. Les hôpitaux et les autres services d’urgence ont été mis en état d’alerte.
Lahore, capitale de la province de Panjab – la plus prospère du pays – est le centre culturel du Pakistan. Mais ces dernières années, la ville a déjà été la cible de plusieurs attaques menées par des islamistes.
Un suspect des attaques de Bombay doit comparaître
L’attaque intervient le jour même où un islamiste pakistanais devait comparaître à la Haute cour de Lahore, un imposant édifice basé sur Mall Road.
Hafiz Saeed est le chef et le fondateur du groupe Jamat-ud-Dawa, considéré comme une vitrine du mouvement radical - illégal au Pakistan -, Lashkar-e-Taiba.
Considéré comme un des principaux suspects des attaques de Bombay en novembre 2008, il a été arrêté peu de temps après le raid et se trouve en détention depuis.
Selon Suzanna Koster, correspondante à Islamabad, la capitale pakistanaise, pour FRANCE 24, le but de l'attentat était peut-être de le libérer. Mais il s’agit pour l’instant d’une simple théorie parmi d’autres évoquées dans la capitale, ajoute-t-elle.
L’attaque pourrait également être une vengeance des Taliban, ou de leurs alliés, contre l’importante opération militaire menée dans la vallée de Swat, ajoute Suzanna Koster. “Généralement, quand ce genre d'offensives se produit, il s'agit souvent d'une vengeance contre les forces de sécurité pakistanaises, et ça y ressemble fortement”, conclut-elle.
Depuis le début du mois, l'armée pakistanaise mène une vaste offensive contre les Taliban dans la vallée de Swat (Nord-Ouest), bastion des combattants islamistes. Une offensive qui a contraint quelque 2,4 millions de civils à fuir la région, selon le gouvernement.