À domicile, l'équipe de France de basket s'apprête à défendre son titre de championne d'Europe. Considérée comme ultra-favorite, la bande à Parker devra se méfier d'un excès de confiance et briser la malédiction qui pèse sur les pays hôtes.
L’Euro de basket masculin débute, samedi 5 septembre, pour deux semaines de compétition. Championne d’Europe en 2013, l’équipe de France est en quête à domicile d’un second titre continental d’affilée.
Médaillés de bronze l’an dernier lors des mondiaux en Espagne, les Bleus sont les prétendants numéro un au sacre européen. Un nouveau rang et une pression dont ils ont bien conscience. "Quand j’ai commencé en équipe de France, on était tout en bas de l’échelle", se souvient le leader Tony Parker, qui évolue sous le maillot tricolore depuis 2000. "On a toujours été les outsiders, et là, de commencer un Euro, favoris… On change de statut. Il va falloir être prêts à assumer ce rôle-là, parce que c’est vraiment différent".
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En effet, la route fut longue. La bande à Parker s’est construite dans l’adversité : le forfait dernière minute du meneur de San Antonio au Mondial de 2006, la non-qualification pour les jeux Olympiques de Pékin en 2008 ou encore les cuisants revers face aux rivaux espagnols à l’Euro-2009 ou aux Turcs lors du Championnat du monde 2010. "On a gravi les échelons petit à petit pendant la dernière décennie. Comme dans toutes les courbes, il y a eu des hauts et des bas, mais la tendance a été à la progression. Il n’y a pas eu de grand bond, mais des sauts de la hauteur d’une boîte d’allumettes", souligne le capitaine des Bleus, Boris Diaw.
Le déclic est finalement intervenu en 2011 lors de l’Euro en Lituanie. Finaliste face à l’Espagne, les Français ont montré qu’ils étaient désormais une formation de premier plan. "À partir de là, nous avons commencé à être craints par les autres équipes. Il nous avait manqué de gagner la finale, mais on faisait déjà partie des équipes à abattre", explique Diaw.
.@tonyparker : "À nous de créer des souvenirs inoubliables pour qu'on s'en rappelle dans 30-40 ans." #Ensemble pic.twitter.com/VW2XzFrmji
— Equipe France Basket (@FRABasketball) 4 Septembre 2015Des prétendants en embuscade
Quatre ans plus tard, les joueurs de Vincent Collet n’ont plus les mêmes raisons d’avoir peur face aux Espagnols. Lors de cet Euro, les Ibériques devront se passer de plusieurs cadres, comme Marc Gasol, José-Manuel Calderon, Serge Ibaka ou encore Ricky Rubio. Même si le cinq majeur aura toujours belle allure avec le géant Pau Gasol et les arrières du Real Madrid Fernandez et Rodriguez, ils ne font plus autant figure d’épouvantails.
Les Bleus auront peut-être plus à s’inquiéter des Serbes emmenés par le meneur Milos Teodosic. Tombeurs des Français l’an dernier en demi-finale du mondial, ils ont à cœur de décrocher le premier titre européen après 14 ans de disette. Dans les rangs des autres prétendants, la Grèce, la Lituanie ou encore l’Italie sont également en bonne place.
Une armada NBA
Pour dominer ses adversaires, la France pourra compter sur ses vedettes de la NBA et piliers de l’équipe : Tony Parker, Boris Diaw et Nicolas Batum qui ont tous répondu présents. Même si de récents forfaits ont affaibli la sélection (Alexis Ajinça, Antoine Diot et Thomas Heurtel), les Bleus pourront aussi s’appuyer sur une nouvelle génération en très grande forme. Du haut de ses 2 m 15, le pivot de l’Utah Jazz, Rudy Gobert, a notamment réussi à se faire une belle place dans l’effectif après un Mondial-2014 particulièrement réussi. "Son niveau défensif est totalement ébouriffant", s’enthousiasme ainsi le sélectionneur Vincent Collet. "Il est plus mature que l’an passé. Il avait déjà des qualités incroyables, mais il était très naïf. Ça lui arrive encore, mais de moins en moins, et il apprend". À 22 ans, le joueur du Magic d’Orlando, Evan Fournier, a également su gagner la confiance du coach français, tout comme la nouvelle recrue des Nuggets de Denver, Joffrey Lauvergne.
Avec cette armada à l’accent américain, la France apparaît en position de force, mais elle devra toutefois briser une malédiction. Depuis 1993, aucun pays hôte n’a en effet réussi à remporter le titre européen à domicile. Il y a deux ans sur son sol, l’équipe de France féminine, ultra-favorite, avait également subi une sérieuse débâcle en finale face à l’Espagne. "On va dire que l’Histoire n’est pas trop avec nous", constate Tony Parker. "Mais on reste positifs et on s’est bien préparés. On essaie de mettre toutes les chances de notre côté pour aller le plus loin possible." Première étape de ce parcours, samedi contre la Finlande pour le début des matches de poule. Dans le groupe A, les Français affronteront également la Russie, la Bosnie-Herzégovine, la Pologne et Israël.
Avec AFP