L’influent et richissime patron égyptien d’Orascom Telecom, Naguib Sawiris, a proposé de racheter une île à l’Italie ou la Grèce pour en faire un nouveau territoire à disposition des réfugiés. Une “solution” à la crise actuelle qui peut étonner.
Naguib Sawiris est l’un des hommes d’affaires les plus riches et influents d’Égypte, peu enclin aux déclarations intempestives à la Donald Trump. C’est pourquoi l’étrange solution à la crise des migrants proposée par le patron d’Orascom Telecom a semé le trouble. Le magnat des télécoms a émis, sur Twitter, l’idée de racheter une île à la Grèce ou l’Italie afin d’en faire une terre d’accueil pour les réfugiés qui tentent de rejoindre l’Europe au péril de leur vie.
Proposition sérieuse ou coup de pub pour un homme qui, par ailleurs, est le co-fondateur du parti politique Al-Masreyeen al-Ahrar (Parti des Égyptiens libres, émanation politique des Égyptiens libéraux) ? "C’est peut-être une idée folle mais ce pourrait être au moins une solution temporaire en attendant que ces migrants puissent rentrer dans leur pays", affirme-t-il sur Twitter. Il assure qu’il existe une "douzaine d’îles" actuellement inoccupées qui pourraient accueillir des centaines de milliers de personnes.
De 10 à 100 millions d’euros
Le plan de Naguib Sawiris ne se résumerait pas à racheter une île et l’offrir aux réfugiés. Il précise à l’AFP, jeudi 3 septembre, qu’il faudrait dans un premier temps construire des abris de fortune sur l’île, puis aider les nouveaux habitants en leur fournissant des emplois afin qu’ils développent les infrastructures nécessaires. Une fois les conditions réunies, les réfugiés pourraient redevenir les maîtres de leur destin sur ce territoire dont Naguib Sawiris souhaite même l’indépendance.
Alors que l’ONU et tous les États européens peinent à trouver une réponse satisfaisante à la crise actuelle, la solution du milliardaire égyptien peut paraître simpliste. De son côté, Naguib Sawiris assure “que c’est, bien sûr, faisable”. À l’entendre, il s’agit avant tout d’une histoire de gros sous. Racheter une île à la Grèce ou l’Italie coûterait, selon lui, entre 10 millions et 100 millions d’euros. Une somme à laquelle il faudrait ensuite ajouter les coûts pour développer l’infrastructure. Un obstacle financier à la portée d’un homme d’affaires dont la fortune estimée s’élève à 1,3 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros).
Mais l’argent ne fait pas tout. Encore faut-il que Rome et Athènes acceptent de céder une partie de leur territoire au milliardaire égyptien. Naguib Sawiris reconnaît que cela risque de poser problème. Autre souci : réussir à donner un statut juridique à ce nouveau territoire. Autant d’obstacles pour lesquels l’homme d’affaires n’a, pour l’instant, pas de solution.