La même image du corps sans vie d'un enfant syrien de trois ans, échoué sur une plage de Turquie après le naufrage de son embarcation dans la Méditerranée, fait la une de la presse européenne et des réseaux sociaux ce jeudi.
L'image est devient le symbole du drame des migrants. Ce jeudi 3 septembre, la même photo choc fait la une de la presse européenne et des réseaux sociaux : celle du corps sans vie d’un petit garçon de trois ans échoué sur une plage, après le naufrage de deux embarcations transportant des migrants syriens. L’enfant vêtu d’un tee-shirt rouge et d’un short bleu gît le visage contre le sable de Bodrum, une des plages les plus fréquentées de Turquie.
Les embarcations, ainsi qu’une deuxième, était partie dans la nuit mardi à mercredi de la ville côtière turque de Bodrum à destination de l'île grecque de Kos, l'un des plus courts passages maritimes entre la Turquie et l'Europe, lorsqu'ils ont chaviré, ont expliqué les garde-côtes turcs. Rapidement prévenus par les cris des naufragés, les sauveteurs ont repêché 12 corps sans vie, dont ceux de cinq enfants et d'une femme.
Selon les médias turcs, l’enfant photographié s'appelait Aylan Kurdi et il était originaire de Kobané, ville syrienne adossée à la frontière turque. Son frère aîné, Galip, cinq ans, a également trouvé la mort dans le naufrage. L’image a rapidement envahi les réseaux sociaux sous le hashtag #KiyiyaVuranInsanlik ("l'humanité échouée" en turc).
Au Royaume-Uni, "The Independent", "The Guardian", "The Times", "The Daily Mail" et même le tabloïd "The Sun", pourtant hostile à l'égard des migrants, titre sur la même photo choc. Selon le quotidien "The Guardian", elle résume "toute l'horreur du drame humain qui se déroule sur les côtes européennes". "Si ces images extraordinairement fortes d'un enfant syrien rejeté sur une plage ne modifient pas l'attitude de l'Europe vis-à-vis des réfugiés, qu'est-ce qui le fera ?", interroge de son côté "The Independent".
"Doit-on montrer le drame humanitaire pour qu'il soit prouvé ? Le Soir le croit", réagit de son côté le quotidien belge. En Italie, le quotidien italien "La Repubblica" a tweeté "La photo qui fait taire le monde", et en Espagne, le journal "El Pais" en faisait le "symbole du drame migratoire", tandis qu'"El Periodico" titrait sur le "Naufrage de l'Europe".
Des dizaines de milliers de Syriens fuyant la guerre ont gagné la côte égéenne de la Turquie cet été pour rejoindre la Grèce, point d’entrée de l’Union européenne. Les agences humanitaires estiment qu’au cours du mois écoulé, environ 2 000 personnes ont effectué quotidiennement la courte traversée entre les côtes turques et les îles orientales grecques sur des bateaux pneumatiques.