À l'occasion d'un tournoi organisé chaque année en Suisse, le président démissionnaire de la Fifa Joseph Blatter s'est exprimé samedi sur le football et Michel Platini, lors d'un point presse très attendu.
Pour le président démissionnaire de la Fifa Joseph Blatter, "les Français l'ont bien dit un jour : 'Le foot rend fada', le foot rend fou, et c'est vrai". Il a tenu ces propos à l'occasion d'un point presse très attendu, samedi 22 août, en marge d'un tournoi qui porte son nom et qui est organisé chaque année à Ulrichen, dans sa région natale du Haut-Valais, en Suisse.
"Seulement sur le terrain de jeu, on a des limites, un arbitre. Mais en dehors, on n'a plus de limites, plus d'arbitre. Comment contrôler tout le monde ? Il n'y a personne pour distribuer des cartons jaunes ou rouges", a-t-il encore expliqué, alors que la Fifa doit faire face à l'un des plus grands scandales de corruption de son histoire.
"Je suis un serviteur du football depuis 40 ans, bientôt 41 ans", a-t-il ajouté. "Je ne me sers pas sur le foot, c'est pour cela que ça m'a touché, car on a attaqué la Fifa. Si on m'attaque, moi je peux me défendre."
Pour "Sepp" Blatter, qui fêtera ses 80 ans en février 2016, au moment de l'élection de son successeur, "il faut savoir s'arrêter, c'est aussi une question de sagesse".
Interrogé sur les raisons exactes qui l'ont poussé à annoncer sa démission, il a répondu non sans ambigüité : "Un jour, je vous dirai toutes les pressions subies. Il me fallait dégager en touche pour calmer le jeu, mais je n'ai jamais démissionné puisque je reste en poste jusqu'en février".
Platini snobe le tournoi Sepp-Blatter
Il a par ailleurs assuré que le Français Michel Platini, président de l'UEFA et favori pour la succession du Suisse, "était invité" au tournoi organisé à Ulrichen, alors que les tensions sont très vives entre les deux hommes autrefois proches. "Il était invité mais il n'est pas venu", a-t-il ironiquement commenté.
Le 15 août dernier, Blatter a confié dans un quotidien néerlandais que l'ancien numéro dix de la Juventus l'avait menacé de prison afin de le dissuader d'être candidat à sa propre succession. "Une histoire montée de toutes pièces", a répliqué un proche de Platini via l'AFP.
Puis, dimanche dernier, le journal "Die Welt" a rapporté que Sepp Blatter aurait commandé un article très négatif sur Michel Platini, portrait que l'instance mondiale a transmis à diverses rédactions de journaux.
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Interrogé sur la candidature de Michel Platini à sa succession à la tête de la Fifa, il n'a pas souhaité commenter : "Je n'entre pas dans ces considérations jusqu'à ce que la situation soit claire, sinon on dira que je veux entrer dans la lutte autour de la présidence".
L'élection à la présidence de la Fifa est prévue le 26 février à Zurich. Outre l’ancienne star des Bleus dans les années 1980, sont également candidats, à l'heure actuelle, le Sud-coréen Chung Mong-joon, le président de la Fédération du Libéria Musa Bility ainsi que la légende du football brésilien Zico.
Avec AFP