Le leader Kim Jong-un, a ordonné, vendredi, à ses troupes militaires à la frontière avec la Corée du Sud de se mettre en alerte et de se tenir prêtes au combat alors que la veille Séoul a tiré des dizaines d'obus vers la Corée du Nord.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a ordonné à ses troupes de se tenir prêtes au combat, vendredi 21 août, à la frontière de la péninsule divisée, où les tensions s'enveniment après un rare échange de tirs d'artillerie entre Séoul et Pyongyang.
Les forces sud-coréennes étaient déjà en état d'alerte maximum après l'ultimatum lancé la veille par Pyongyang : la Corée du Sud doit cesser dans les 48 heures sa guerre psychologique à la frontière, qu’elle mène à l’aide de haut-parleurs qui diffusent des messages de propagande à plein volume, ou s'exposera à des opérations militaires concertées de la part de la Corée du Nord.
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La puissante Commission centrale militaire (CCM) de la Corée du Nord, présidée par Kim Jong-un, avait donné son blanc-seing jeudi à cet ultimatum ainsi qu'à des projets de "frappes de représailles et de contre-attaque tout le long de la frontière".
"État de guerre"
D'après KCNA, l'agence de presse officielle nord-coréenne, le numéro un du régime communiste a ordonné aux unités de l'armée du peuple coréen (APC) déployées à la frontière intercoréenne fortement militarisée, de se placer "en état de guerre" à compter de vendredi 17h00 (08h30 GMT).
Ces troupes doivent être "pleinement prêtes au combat et à lancer des opérations surprise" tandis que la ligne de front tout entière doit se trouver dans "un semi-état de guerre", a décrété Kim Jong-un, cité par KCNA.
Les chefs d'état-major de la Corée du Sud ont répliqué en s'adressant directement à l'APC. Ils l'ont appelée à s'abstenir de "tout acte irréfléchi" et prévenue qu'ils ne resteraient pas les bras croisés en cas de nouvelle provocation.
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Déjà-vu
Ce n'est pas la première fois que la Corée du Nord fait ce genre d'annonce dans les moments de regain de tensions. La dernière fois, c'était en 2013 lorsque le jeune dirigeant nord-coréen avait déclaré "l'état de guerre" avec le Sud. Les deux pays sont toujours techniquement en guerre car la guerre de Corée (1950-53) a pris fin avec un simple cessez-le-feu et non un traité d'armistice.
"Nous avons vu ça à plusieurs reprises, mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas dangereux", a commenté Yoo Ho-Seo, professeur d'études nord-coréennes à l'Université coréenne de Séoul. "Il y a une vraie possibilité que cette confrontation conduise à une espèce d'affrontement armé".
Le ministère sud-coréen de la Défense a rejeté l'ultimatum nord-coréen qui expire samedi à 08h30 GMT. Les hauts-parleurs sud-coréens vont continuer de diffuser à plein volume des messages de propagande à la frontière, a dit un porte-parole. Séoul accuse Pyongyang d'avoir provoqué l'échange de jeudi en tirant plusieurs obus en direction de l'un de ses haut-parleurs frontaliers. Séoul a répliqué en tirant des "dizaines" d'obus d'artillerie de 155 mm.
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La situation était déjà tendue avant les échanges de tir, après l'attaque à la mine antipersonnelle imputée à Pyongyang par Séoul dans laquelle deux soldats sud-coréens ont été mutilés en début de mois. C'est cette affaire, dans laquelle Pyongyang dément avoir joué le moindre rôle, qui avait poussé Séoul à reprendre sa guerre de propagande à la frontière après 11 années de silence.
"Détruire ces instruments de la guerre psychologique"
La Commission centrale militaire a martelé, jeudi, que la situation ne s'apaiserait que si Séoul faisait taire ses haut-parleurs. Les commandants de l'armée nord-coréenne ont pour consigne de se préparer à "détruire ces instruments de la guerre psychologique" et faire pièce à d'éventuelles "contre-attaques", selon KCNA.
Le ministère sud-coréen de l'Unification, qui s'occupe des affaires intercoréennes, a annoncé lui que l'accès à la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, située du côté nord-coréen de la frontière, serait limité à certains Sud-Coréens. Kaesong emploie environ 53000 Nord-Coréens dans 120 entreprises manufacturières sud-coréennes et cette annonce ressemble à une menace déguisée de fermer totalement la zone industrielle, précieuse source de devises pour le Nord.
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Washington comme l'ONU se sont dits préoccupés par la situation. "Nous restons engagés dans la défense de notre allié" sud-coréen et "continuons à surveiller la situation", a déclaré un porte-parole du Pentagone Bill Urban.
Avec AFP