Selon le "Sunday Times", la Fédération internationale d'athlétisme a bloqué la publication d'une étude, dont une partie avait fuité aux États-Unis, selon laquelle un tiers des athlètes aux mondiaux de 2011 a admis avoir recours au dopage.
La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a tout fait pour bloquer la publication d'un rapport qui pointait du doigt l'usage massif de produits dopants. C'est ce que révèle l'hebdomadaire anglais "Sunday Times", dans son éditon du 16 août.
Cette étude sur le dopage révèle qu'un tiers des athlètes présents aux mondiaux de 2011, qui se sont déroulés en Corée du Sud, ont admis avoir recours à des méthodes prohibées pour améliorer leurs performances.
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Des chercheurs de l'université de Tuebingen, en Allemagne, avaient eu accès aux athlètes de haut niveau lors des mondiaux de Daegu. Ils avaient conclu qu'entre 29 % et 34 % des 1 800 participants à la compétition avaient violé la réglementation antidopage au cours des 12 mois précédents.
"Ces découvertes démontrent que le dopage est extrêmement répandu parmi les athlètes de haut niveau et reste largement incontrôlé en dépit des dispositifs actuels de tests biologiques", conclut l'étude.
Les chercheurs ont indiqué au "Sunday Times" que la publication de leurs résultats avait été bloquée par l'IAAF.
Accord de confidentialité
L'étude avait été financée par l'Agence mondiale antidopage (AMA), mais cette dernière avait donné à la Fédération la possibilité de s'opposer à la publication en échange de l'accès aux athlètes, a confirmé l'AMA au "Sunday Times". Dans les mois suivant l'étude, il avait été demandé aux chercheurs de signer un accord de confidentialité, mais ceux-ci critiquent désormais la volonté de la Fédération d'athlétisme d'enterrer l'étude. "L'IAAF bloque (la publication). Je pense qu'ils sont parties prenantes avec l'AMA et qu'ils bloquent tout", a déclaré au "Sunday Times" l'auteur principal des travaux, Rolf Ulrich.
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Certains des chiffres avaient fuité aux États-Unis en 2013 mais l'IAAF n'a pas levé son veto sur la diffusion de l'intégralité de l'étude. "Il ne s'agit pas d'une nouvelle histoire, elle a d'abord été relayée par la télévision allemande en 2013 et l'IAAF avait déjà réagi à ce moment", écrit la Fédération internationale dans un communiqué publié dimanche.
"L'IAAF ne s'est jamais opposée à la publication de cette étude", réplique l'instance qui ajoute qu'elle a en revanche toujours eu de "sérieuses réserves sur l'interprétation des résultats". À l'époque, l'IAAF avait d'ailleurs soumis les résultats de l'enquête à d'autres chercheurs, qui avaient également émis de sérieuses réserves.
Ces réserves avaient ensuite été transmises aux chercheurs de l'université de Tuebingen mais l'IAAF indique qu'elle "n'a jamais eu de réponses de leur part". Plus tôt en août, le "Sunday Times" avait publié, avec la chaîne allemande ARD, des informations selon lesquelles sur 5 000 athlètes contrôlés entre 2001 et 2012, 800 présenteraient des valeurs sanguines "suspectes ou hautement suspectes".
L'IAAF a dénoncé des allégations "sensationnalistes et trompeuses". Les prochains championnats du monde d'athlétisme auront lieu à Pékin du 22 au 30 août.
Avec AFP