Des investisseurs ayant lancé une action collective contre des banques accusées d'avoir manipulé le marché des changes sont parvenus à un accord avec neuf établissements, dont BNP Paribas. La banque française versera 115 millions de dollars.
BNP Paribas a accepté de verser 115 millions de dollars (103,5 millions d'euros) à des investisseurs ayant lancé une action collective contre des banques accusées de manipulations sur le marché des changes, a indiqué Christopher Burke, l'un des avocats des plaignants, vendredi 14 août. Un accord qui permet l'abandon des plaintes auprès de la justice américaine.
La banque française est l'un des neuf établissements accusés d'avoir manipulé le marché des changes, à avoir conclu un tel arrangement. Ce dernier a permis aux investisseurs de récupérer plus de deux milliards de dollars au total, a déclaré le cabinet d'avocat Hausfeld dans un communiqué publié sur son site Internet à l'issue d'une audience devant un juge de New York. Parmi les établissements figurent Bank of America, Barclays, Citi, Goldman Sachs, HSBC, JPMorgan, RBS, et UBS.
Si le cabinet d'avocats a refusé de préciser les montants que chaque établissement avait accepté de verser, Goldman Sachs paiera 129,5 millions de dollars, selon une source proche du dossier. Le "Wall Street Journal" a rapporté en juin que HSBC verserait 285 millions de dollars et Barclays 375 millions.
"En plus de verser des milliards de dollars de compensation, les banques" étant parvenues à des accords ont également "accepté de coopérer avec les investisseurs dans les contentieux qui continuent" avec les autres établissements, a précisé Hausfeld. En effet, ces accords ne concluent pas la procédure engagée en 2013 par les investisseurs s'estimant lésés, car sept autres banques et leurs filiales restent poursuivies, dont la Société Générale, Credit Suisse, Deutsche Bank, Morgan Stanley, Bank of Tokyo-Mitsubishi, RBC Capital Markets et Standard Chartered.
L'un des avocats des plaignants, Michael Hausfeld, a souligné que les accords annoncés jeudi n'étaient "qu'un début", il a d'ailleurs été contacté pour envisager des procédures à l'étranger relatives à des interventions sur les marchés asiatiques et européens.
Le scandale des marchés des changes touche la plupart des grandes banques mondiales, dont les françaises BNP Paribas et Société Générale, et concerne des faits remontant aux années précédant 2013. Il est reproché aux cambistes de ces banques d'avoir utilisé des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour se concerter afin d'infléchir un taux de référence du marché des changes, sur lequel transitent chaque jour quelque 5 300 milliards de dollars.
Au total, sept banques ont accepté ces derniers mois de verser plus de 10 milliards de dollars aux autorités américaines et européennes dans le cadre de règlements ou d'amendes pour manipulation présumée des taux de change. Quatre établissements - Citigroup, JP Morgan Chase, Barclays et RBS - ont plaidé coupable au pénal en mai auprès du département américain de la Justice pour ces manipulations présumées sur le marché des changes.
Avec Reuters