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Le Parlement grec adopte le troisième plan d'aide au pays

Le Parlement grec a adopté le troisième plan d'aide en cinq ans, malgré les protestations d'une partie des députés de Syriza. Alexis Tsipras a reçu le soutien de l'opposition, qui ne voterait toutefois pas pour lui en cas de vote de confiance.

La nuit a été agitée pour les parlementaires grecs. Ils ont adopté, vendredi 14 août au matin, le troisième plan d’aide à la Grèce d'un montant de 85 milliards d'euros par 222 voix pour, 64 contre et 11 abstentions. Il s'agira du troisième plan d'aide en cinq ans. Il a toutefois fallu près de vingt-quatre heures de débats qui ont souligné les divisions croissantes au sein de Syriza, le parti du Premier ministre Alexis Tsipras.

Quelque trente députés de la gauche radicale Syriza – 32 selon un premier comptage non définitif – ont voté contre l'accord et onze se sont abstenus, augmentant les défections dans le camp du Premier ministre qui n'a plus de majorité. Fragilisé, Tsipras pourrait donc solliciter un vote de confiance avant l’échéance du 20 août, date à laquelle la Grèce doit rembourser 3,2 milliards d'euros à la Banque centrale européenne (BCE), croit savoir Reuters qui cite un haut fonctionnaire gouvernemental. Pour l’AFP, le vote interviendrait plutôt avant cette date.

Quoi qu’il en soit, le principal parti d’opposition, Nouvelle Démocratie, qui a voté pour le plan d’aide, ne soutiendrait pas le gouvernement en cas de vote de confiance, selon un haut responsable du parti.

Le scrutin a été retardé par la prolongation pendant la majeure partie de la nuit des débats à la Vouli. À 3 heures, heures locales, après une journée entière de débats en commissions, les 300 députés avaient à peine entamé la séance plénière qui devait aboutir au vote et bataillaient sur des questions de procédure avec la pointilleuse présidente du Parlement, Zoé Konstantopoulou, membre du parti au pouvoir Syriza, mais farouchement opposée au plan.

Le ministre des Finances Euclide Tsakalotos et Alexis Tsipras ont, chacun à leur tour, prié les députés d’adopter le plan. "C'est simple, l'Eurogroupe est à 16 heures demain [15 heures à Bruxelles], et sans ces éléments, l'Eurogroupe ne prendra pas de décision, il y aura un prêt-relais, et le gouvernement aura à s'engager sur de nouvelles actions prioritaires", a menacé le Euclide Tsakalotos.

Grâce au soutien de l'opposition, Alexis Tsipras est parvenu sans difficulté à franchir le seuil des 151 voix nécessaires pour assurer l'adoption du texte.

Avec AFP et Reuters