Des violences attribuées aux séparatistes prorusses sont survenues dans l'est de l'Ukraine malgré la trêve. L'armée ukrainienne menace de riposter. Bruxelles dénonce une violation des accords de paix signés en février à Minsk.
L'armée ukrainienne a menacé, mardi 11 août, de riposter "par tous les moyens" aux tirs exécutés aux lance-roquettes multiples Grad par les rebelles prorusses dans le secteur de Marioupol, dernière grande ville sous contrôle de Kiev dans l'Est séparatiste, où trois personnes ont péri en 24 heures.
"La situation est très tendue [...], nous avons prévenu nos partenaires occidentaux que nous riposterions par tous les moyens pour repousser l'agression ennemie", a déclaré à l'AFP Vladislav Seleznev, porte-parole de l'état-major de l'armée ukrainienne. "Nous ne pouvons pas risquer la vie de nos soldats, ils doivent pouvoir riposter aux Grad", a-t-il poursuivi.
La mission de surveillance de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) présente sur le terrain a également rapporté "une hausse significative de cas de violations du cessez-le-feu à l'est et au nord de Marioupol", selon un communiqué de l'organisation. Dimanche, plusieurs voitures blindées de l'OSCE ont été détruites dans un incendie criminel dans le bastion séparatiste de Donetsk.
Trois personnes - un soldat ukrainien, un rebelle et un civil - ont été tuées en 24 heures, selon des bilans séparés annoncés par les autorités ukrainiennes et séparatistes. Les victimes viennent s'ajouter à plus de 6 800 morts dans l'est du pays depuis le début des hostilités en avril 2014.
"Escalade dangereuse"
Une recrudescence de violences qui, selon l’Union européenne (UE), constitue une violation des accords de paix signés en février à Minsk et qui avait conduit à l'instauration d'une nouvelle trêve. En visite à Kiev, le secrétaire d'État britannique à la Défense, Michael Fallon, a pour sa part qualifié la situation en Ukraine de "brûlante" avant de se rendre sur le terrain militaire de Teterivka, à 150 km à l'ouest de la capitale ukrainienne, où des instructeurs britanniques forment des soldats ukrainiens devant combattre les séparatistes prorusses.
Lundi, le chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkine, avait mené des consultations d'urgence avec ses homologues russe, allemand et français - les quatre pays ayant négocié les accords de Minsk - et les avait mis en garde contre une "escalade dangereuse" du conflit après des combats féroces impliquant des chars et de l'artillerie déclenchés, selon Kiev, par les rebelles à mi-chemin entre le bastion séparatiste de Donetsk et Marioupol.
Les forces ukrainiennes ont de nouveau essuyé des tirs d'artillerie dans ce secteur lundi soir, a indiqué la présidence en citant le rapport fourni par le chef de l'état-major des armées, Viktor Moujenko, au président Petro Porochenko.
Avec AFP