La justice britannique a abandonné, lundi, la procédure d'extradition lancée contre Emmanuel Karenzi Karake. Le chef du renseignement rwandais avait été arrêté en juin à Londres à la demande de l'Espagne qui l'accuse de "crime de terrorisme".
Le général Emannuel Karenzi Karake est désormais libre de rentrer au Rwanda. La justice britannique a annoncé, lundi 10 août, avoir abandonné la procédure d'extradition lancée en juin contre le chef des services secrets du Rwanda, arrêté à Londres à la demande de l'Espagne.
"La procédure a été abandonnée aujourd'hui [lundi]", a déclaré un porte-parole du tribunal de Westminster Magistrate, à Londres. Lequel a ajouté que les "accusations spécifiées dans le mandat d'arrêt" n'entraient pas dans le cadre des infractions couvertes par la procédure d'extradition britannique.
"Crimes de terrorisme"
Le général Karake, personnalité-clé du régime rwandais, avait été arrêté le 20 juin à l'aéroport de Heathrow à Londres, à la demande de l'Espagne, qui l'accuse de "crimes de terrorisme" en lien avec la mort ou la disparition de neuf Espagnols au Rwanda, dont trois travailleurs humanitaires de Médecins du monde. Il avait été libéré sous caution quelques jours plus tard dans l'attente d'une décision sur le fond.
La justice espagnole enquête depuis 2008 dans ce dossier. Selon l'acte d'accusation espagnol, le général Karake aurait "eu connaissance et approuvé le massacre de civils entre 1994 et 1997 dans les villes [rwandaises] de Ruhengeri, Gisenyi et Cyangugu, y compris la mort de trois travailleurs humanitaires espagnols".
Le général Karake est une figure de l'ex-rébellion du Front patriotique rwandais (FPR), majoritairement tutsie et dirigée par Paul Kagame, qui a mis fin au génocide de 1994 et dirige le pays depuis lors. Fin juin, ce dernier avait vivement dénoncé cette arrestation, évoquant "l'arrogance absolue et le mépris" de l'Occident.
Avec AFP