
Un millier de Syriens ont défilé samedi soir à Lattaquié, fief de Bachar al-Assad, pour réclamer des sanctions contre un proche du président syrien accusé d’avoir abattu un officier pour un banal conflit de circulation.
Une manifestation a été organisée samedi 8 août à Lattaquié, fief du président syrien Bachar al-Assad. D'après l'Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), un organisme basé en Grande-Bretagne, plus de 1 000 personnes se sont rassemblées dans la ville portuaire pour réclamer des sanctions contre un membre de la famille du président, qu'ils accusent d'avoir abattu un officier de l'armée vendredi.
"Des manifestants à Lattaquié réclament l'exécution de Souleimane al-Assad parce qu'il a tué un officier de l'armée syrienne en raison d'un problème de circulation".
"Souleimane al-Assad, un petit cousin de Bachar al-Assad, a tué jeudi soir le colonel de l'armée de l'air Hassan al-Cheikh car ce dernier l'avait dépassé à un carrefour", a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "Souleimane al-Assad l'a poursuivi, lui a fait une queue de poisson, est sorti de sa voiture et l'a abattu d'une rafale d'arme automatique", a-t-il ajouté.
Selon lui, une vive tension régnait parmi les alaouites, communauté hétérodoxe issue du chiisme à laquelle appartiennent les protagonistes. Des manifestations ont eu lieu dans des villages alaouites et certains réclamaient l'exécution du proche d'Assad, qui n'a pas été arrêté.
Contestation croissante à Lattaquié
D'autres partisans de Bachar al-Assad affirment que l'officier de l'armée a été tué non par Souleimane al-Assad, mais par un garde du corps. Les médias aux mains gouvernement de Damas n'ont fait état ni de la manifestation, ni du conflit de circulation, ni de l'assassinat présumé.
Depuis le déclenchement de la guerre civile il y a un peu plus de quatre ans, Bachar al-Assad peut compter sur le soutien de la communauté alaouite, qui représente environ 10 % de la population syrienne.
Mais, d'après l'opposition, la contestation commence à monter dans la région de Lattaquié, en raison à la fois des pertes enregistrées par les alaouites, combattants comme civils, et de la corruption.
Avec AFP et Reuters