Le chef de l'État égyptien a présidé jeudi l'inauguration de l'extension du canal de Suez, en présence de nombreux dignitaires étrangers, dont François Hollande. Ce "nouveau" canal est censé donner un coup de fouet à l'économie égyptienne.
Projet phare du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, la seconde voie du canal de Suez a été inaugurée jeudi 6 août lors d'une cérémonie fastueuse présidée par le chef de l’État. "Au nom de Dieu, moi, Abdel Fattah al-Sissi, j’inaugure cette nouvelle extension du canal de Suez", a déclaré le président, visiblement ému, sous un tonnerre d’applaudissements.
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Abdel Fattah al-Sissi a lui-même emprunté le canal de Suez à bord du yacht El Mahroussa, le premier bateau à avoir franchi ce passage entre la Méditerranée et la mer Rouge en novembre 1869. Lors de cette nouvelle cérémonie d’inauguration, le président français, François Hollande, était l’invité d’honneur, aux côtés du Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, et de plusieurs dirigeants de pays du Golfe, entre autres.
L’inauguration du nouvel ouvrage est l’occasion pour Sissi, ex-chef d’état-major des forces armées, élu président l’an dernier, de réaffirmer ses ambitions en matière de développement économique et de renforcer sa stature internationale. "Nous sommes toujours capables de construire. Ce canal est le premier pas d’un long chemin", a-t-il déclaré. "Nous voulons construire une zone économique mondiale", a-t-il ajouté.
"Personne ne pourra abattre la volonté des Égyptiens"
L’Égypte peine pour l’instant à se remettre de la crise politique et économique déclenchée en 2011 par la chute du régime d’Hosni Moubarak, et une grande partie de ses 90 millions d’habitants souffrent du ralentissement de l’économie, de la chute du tourisme et de l’inflation.
Le président s’est aussi longuement attardé sur la lutte contre le terrorisme, plus précisément contre les jihadistes de l’EI dans le Sinaï et contre les opposants politiques affiliés à la confrérie des Frères musulmans. "Ce nouveau canal a été creusé dans un contexte particulier, en pleine lutte contre le terrorisme […] Mais nous ne cesserons jamais de combattre le terrorisme et nous le ferons jusqu’à la victoire", a-t-il affirmé, avant d’assurer : "Personne ne pourra abattre la volonté des Égyptiens."
L’extension et l’agrandissement du canal ont coûté quelque 8 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros) à l’Égypte mais ont été achevés comme prévu en moins d’un an. Le Caire espère que ces travaux permettront d’augmenter fortement les recettes de l’ouvrage, ce dont doutent cependant certains économistes et spécialistes du transport maritime.
Avec Reuters