
Pour la deuxième fois en un mois, le métro londonien est fermé en raison d'une grève liée à l'instauration d'un service de nuit le week-end. Le plus vieux réseau ferré urbain du monde est emprunté tous les jours par plus de 4 millions de voyageurs.
Le métro de Londres a fermé ses portes en début de soirée, mercredi 5 août, et restera paralysé jusqu'à vendredi matin en raison d'une nouvelle grève, liée à la mise en place mi-septembre d'un service de nuit le week-end.
Des milliers de Londoniens ont quitté le travail plus tôt et au sprint pour devancer la fermeture totale des stations, avec encore en tête le souvenir du chaos de la dernière grève, début juillet. Cette fois encore, c'est la grande pagaille qui s'annonce, malgré les 250 bus supplémentaires mis en circulation par la régie des transports en commun de la capitale britannique, Transport for London (TfL).
Aucun service minimum n'est prévu. Pour la deuxième fois en un mois, le "Tube" restera fermé à double tour pendant une journée complète. Le plus vieux métro du monde est emprunté tous les jours par plus de quatre millions de voyageurs.
Vieille promesse du maire Boris Johnson
Le désaccord porte sur les conditions de travail pour les conducteurs du "Night Tube", un service qui prévoit, les nuits de week-end, un train toutes les dix minutes sur les principales lignes traversant le centre de Londres. Vieille promesse du maire de Londres, Boris Johnson, le service nocturne doit démarrer le 12 septembre pour coïncider avec l'ouverture de la Coupe du monde de rugby qui aura lieu du 18 septembre au 31 octobre en Angleterre.
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Engagés dans des négociations depuis des mois sur les conditions du service de nuit, le gestionnaire du métro de la capitale britannique London Underground (LU) et les quatre principaux syndicats (RMT, Aslef, TSSA et Unite) ont échoué une nouvelle fois à se mettre d'accord lundi.
Les syndicats réclament désormais le report pur et simple du lancement du service 24h/24, mettant en avant aussi les questions de sécurité et de maintenance qui, selon eux, n'ont pas été prises en compte.
Boris Johnson a dénoncé mercredi l'attitude des syndicats, qui restent très puissants dans le secteur des transports publics londoniens dans un pays où la déréglementation est la règle. "C'est dingue, alors qu'on dispose de la technologie, de ne pas offrir un service 24h/24 dans une ville qui vit 24h/24", a déclaré l’édile sur Radio 4.
"Gadget"
À ce jour, le métro londonien arrête de rouler autour de 1h du matin le week-end contre minuit en semaine. Pour le syndicat TSSA, "le métro de nuit était un gadget quand Boris Johnson l'a annoncé et il reste un gadget aujourd'hui".
"Des millions de voyageurs durant la semaine, qui déboursent une fortune en tickets, risquent de voir leur sécurité menacée et d'endurer des services chaotiques juste pour que quelques milliers de fêtards puissent être ramenés à la maison tôt samedi et dimanche matin", abonde le secrétaire général de RMT, Mike Cash.
"Cela sera fantastique pour Londres, s'est défendu Boris Johnson. Il ne s'agit pas seulement des gens rentrant de soirée mais des travailleurs de Londres : 50 % des utilisateurs des bus de nuit sont des travailleurs."
Avec AFP