
En visite au Kenya, la nation de ses ancêtres, le président américain a milité pour l'"égalité des droits" pour les homosexuels en Afrique, comparant l'homophobie à la discrimination raciale qu'ont connue les États-Unis.
Barack Obama a réclamé, samedi 26 juillet, l'"égalité des droits" pour les homosexuels en Afrique, lors d'une visite inédite au Kenya, le pays de son père. "J'ai été constant à travers toute l'Afrique là-dessus. Quand vous commencez à traiter les gens différemment parce qu'ils sont différents, vous vous engagez sur un terrain où la liberté s'érode", a estimé le président américain lors d'une conférence de presse avec son homologue kényan Uhuru Kenyatta.
"Quand un gouvernement prend l'habitude de traiter les gens différemment, ces habitudes peuvent s'étendre. En tant qu'afro-américain aux États-Unis, je suis douloureusement conscient de ce qu'il se passe quand les gens sont traités différemment devant la loi", a-t-il ajouté.
Le locataire de la Maison Blanche avait déjà apporté son soutien aux homosexuels sur le continent, estimant depuis Dakar en 2013 que "quels que soient la race, la religion, le genre, l'orientation sexuelle, face à la loi, tout le monde doit avoir les mêmes droits".
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Comme le président sénégalais Macky Sall à l'époque, Uhuru Kenyatta, dont le vice-président William Ruto a multiplié les sorties homophobes ces derniers temps, lui a répondu qu'il y avait des "choses que, nous devons l'admettre, nous ne partageons pas".
"Il est très difficile pour nous d'imposer à la population ce qu'elle n'accepte pas elle-même. C'est pour cela que je dis que pour les Kényans aujourd'hui, la question des droits des gays est vraiment un non-sujet", a-t-il ajouté.
Les deux dirigeants s'exprimaient à l'issue d'un dialogue bilatéral qui a passé en revue les crises dans la région.
Burundi, Soudan du Sud, Shebab…
Barack Obama a par ailleurs dénoncé le processus électoral burundais, qui a reconduit le président Pierre Nkurunziza au pouvoir pour un troisième mandat controversé, et exigé la fin de "l'effroyable" guerre civile sud-soudanaise qui en dix-neuf mois a fait des dizaines de milliers de morts.
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Le chef de l’État américain a aussi promis une coopération renforcée au Kenya dans la lutte contre les islamistes somaliens shebab qui y multplient les attaques meurtrières. "Nous avons de façon systématique réduit les territoires que les Shebab contrôlent. Nous avons pu réduire leur emprise réelle en Somalie et avons affaibli ces réseaux opérant ici en Afrique de l'Est", a-t-il déclaré.
"Cela ne veut pas dire que le problème est résolu, a-t-il cependant reconnu. Nous pouvons significativement réduire les capacités des organisations terroristes, mais ils peuvent toujours faire des dégâts".
La lutte contre le terrorisme figurait en tête du programme de la visite officielle de Barack Obama, la première dans le pays de son père depuis son accession à la Maison Blanche en 2009 et même la première d'un président américain en exercice.
Barack Obama doit quitter dimanche soir le Kenya pour l'Éthiopie, autre allié clé des États-Unis dans la lutte antiterroriste dans la Corne de l'Afrique, et siège de l'Union africaine (UA).
Avec AFP