
L'issue du scrutin présidentiel au Burundi, boycotté par l'opposition, semble courue d’avance en faveur du président sortant Pierre Nkurunziza. Les envoyés spéciaux de France 24 sont allés à la rencontre des électeurs burundais.
Au Burundi, l'issue du scrutin présidentiel ne fait guère de doute. Et pour cause, le taux de participation lors de cette élection boycottée par l’opposition, a été plus élevé dans les communes acquises au président sortant, Pierre Nkurunziza, qui brigue un troisième mandat controversé.
Dans le quartier de Nyakabiga, à Bujumbura, les habitants, majoritairement favorables au parti au pouvoir, votent dans un environnement "paisible", selon un témoin cité par France 24.
Un peu plus tôt, pourtant, le cadavre d'un civil a été retrouvé dans cette zone. D'après des témoins il s'agit d'un opposant qui avait disparu depuis plusieurs jours.
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Cette élection sous haute tension s'est donc déroulée dans le calme mais dans une ambiance empreinte de méfiance et d'inquiétude : dans de nombreux bureaux de vote, les gens effaçaient l'encre de leur doigt à la sortie de l'isoloir par peur de représailles de la part des partisans du boycott.
"Je ne veux pas retourner dans mon quartier avec de l'encre sur le doigt", confiait une électrice de Gihosha, dans le nord-est de la capitale. Mais certains confiaient aussi subir des intimidations de partisans du pouvoir pour aller voter.
Dans le fief de l'opposition de Musaga, quartier du sud de la capitale, nombreux sont les habitants qui rejettent, la candidature du président. "Je n'ai pas voté aujourd'hui car je ne crois pas en cette élection, la communauté internationale et les Burundais savent qu'elle n'est pas crédible", explique l’un d’eux.
Le dépouillement des votes doit se poursuivre mercredi 22 juillet au Burundi, au lendemain du vote.
Avec AFP