Le Premier ministre grec a procédé vendredi à un remaniement de son gouvernement, après la fronde parlementaire lors du vote des mesures voulues par les créanciers d'Athènes. Les négociations sur le nouveau plan d'aide vont pouvoir commencer.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a remanié son gouvernement, vendredi 17 juillet dans la soirée, en écartant les ministres opposés aux réformes exigées par les partenaires de la Grèce qui ont débloqué des fonds pour couvrir ses besoins financiers les plus pressants, en prélude aux négociations sur une aide massive de plus long terme.
Alexis Tsipras a ainsi évincé les trois ministres frondeurs qui avaient voté jeudi contre l'adoption de ce train de mesures controversées, tout en confortant à son poste Euclid Tsakalotos, son ministre des Finances, apprécié de ses homologues de la zone euro.
Parmi les sortants figurent notamment le ministre de l'Énergie et des Infrastructures Panagiotis Lafazanis, l'un des plus virulents critiques de l'accord de Bruxelles, et la ministre adjointe aux Finances Nadia Valavani, qui avait présenté sa démission.
Syriza "meurtri"
Le chef du gouvernement de gauche radicale avait vertement critiqué jeudi soir l'attitude des 32 députés dissidents de Syriza, estimant que le parti était sorti "meurtri" de cette fronde qui le rend désormais otage de l'opposition.
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Ce remaniement, le premier d'envergure depuis l'arrivée de Syriza au pouvoir il y a six mois, s'apparente à une reprise en main et a valeur de message adressé aux créanciers, qui continuent à douter de la volonté - et de la capacité - de l'exécutif grec de tenir ses engagements.
Il s'agit aussi pour Alexis Tsipras de présenter un exécutif rassemblé et en ordre de marche avant le vote, au plus tard le 22 juillet, du deuxième train de mesures demandées par les créanciers, qui concernent cette fois les banques et la justice civile.
Un prêt immédiat de 7 milliards d’euros pour Athènes
Ce remaniement intervient alors que les députés du Bundestag ont donné leur feu vert au lancement des négociations pour un troisième programme d'aide à la Grèce de plus de 80 milliards d'euros, répondant à la demande de la chancelière Angela Merkel d'éviter "le chaos".
Ces derniers obstacle levés, le fonds européen MES, qui fournira à terme les nouveaux milliards à Athènes, a formellement approuvé "la décision de principe d'apporter un soutien à la Grèce sous forme d'un programme de crédits". Celle-ci avait été prise lundi à Bruxelles au terme de tractations dramatiques.
Reste maintenant à Athènes et ses partenaires européens à se mettre d'accord dans les semaines qui viennent - idéalement avant le 20 août, prochaine grosse échéance financière pour Athènes - sur les modalités de cette aide, ce qui ne sera pas une mince affaire avec des discussions qui s'annoncent tendues sur la dette, qui atteint plus de 300 milliards d'euros (180 % du PIB).
Berlin opposé à l'allègement de la dette
Réclamé par Athènes depuis le début, l’allègement de la dette est aussi exigé par le Fonds monétaire international (FMI), qui y subordonne sa participation à un nouveau plan d'aide. La BCE les a rejoints sur le sujet jeudi.
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Mais du côté de Berlin, l'opposition est toujours catégorique à une réduction de la valeur nominale de la dette. Wolfgang Schäuble a appelé vendredi à trouver une voie "réaliste", sans effacement de la dette, qu'il juge contraire aux traités européens.
Pour parer au plus pressé, notamment un remboursement de 4,2 milliards d'euros à la BCE lundi, Athènes peut en tout cas compter sur un prêt immédiat de 7 milliards d'euros puisés dans un fonds communautaire, officiellement débloqué par les 28 vendredi.
Avec AFP